Saint-Barth - conseil territorial

Le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie adopté

Lors du Conseil territorial du jeudi 22 décembre, dix-sept points sont inscrits à l’ordre du jour. Si tous relèvent d’une relative importance pour la Collectivité, le point « 7 » s’avère crucial pour l’avenir de l’île. A tout le moins en matière de maîtrise et de développement de l’énergie. Il s’agit, pour les élus, d’examiner et d’adopter le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), précisément. Une question qui fait évidemment l’objet de commentaires et d’échanges entre les conseillers mais qui a finalement été adoptée à l’unanimité.
Quatrième vice-président de la Collectivité, chargé des dossiers liés à l’énergie, c’est bien entendu Maxime Desouches qui est invité par le président Lédée à résumer les enjeux. S’il promet de ne pas être trop long, Maxime Desouches s’évertue toutefois à se montrer exhaustif. Une nécessité, puisque depuis que la Collectivité a hérité de la compétence en matière d’énergie, en 2007, le chemin a été long et parfois sinueux jusqu’à l’adoption de ce PPE.
De fait, ce n’est qu’en 2016 que le Conseil économique, social, culturel et environnemental (CESCE) a mené une étude qui a permis à la Collectivité d’établir un plan d’action pour la transition énergétique de l’île. Ont suivi en 2018 des discussions avec la commission de régulation de l’énergie (CRE), les ministres de l’Environnement, ceux des Outre-mer, pour aboutir en 2020 à la signature d’une convention cadre entre l’Etat et la Collectivité pour sécuriser le système de péréquation qui permet aux habitants de l’île de bénéficier d’un tarif préférentiel sur le prix de l’électricité.

«Un véritable plus pour notre territoire»
Maxime Desouches explique qu’après l’adoption du PPE, celui-ci sera transmis pour approbation à l’Etat, incarné par le Conseil national de la transition écologique, le conseil supérieur de l’énergie, le Comité d’experts pour la transition énergétique et, enfin, la CRE. « Tous ces organismes rendront un avis et en fonction nous aurons peut-être des modifications à apporter à notre PPE », précise l’élu, qui ajoute : « Grâce à ce document, nous pouvons maintenant envisager le processus de remplacement des moteurs de notre concessionnaire EDF (...) Cette transition énergétique basée sur la récolte de l’énergie solaire et le changement des comportements sera un véritable plus pour notre territoire et sa population. » Des changement d’autant plus nécessaires que les tarifs de l’énergie «vont vraisemblablement augmenter de 15% à partir de février 2023», insiste l’élu.
Conseiller territorial élu dans les rangs du groupe d’opposition Saint-Barth d’Abord (SBDA), Rudy Laplace travaille sur les questions d’énergie renouvelable depuis plus de douze ans à Saint-Barth. Le sujet lui tient donc particulièrement à cœur et son implication est perceptible lorsqu’il prend la parole. « Jusqu’à présent, on a eu un buffet énergétique à volonté à Saint-Barth sans se poser de question », remarque-t-il avant de regretter de ne pas avoir été consulté par la majorité. « J’aurais aimé travailler sur ce dossier, regrette-il. J’espère en avoir l’occasion. J’ai été un peu frustré de n’avoir pas travailler sur cette question avec vous (les élus de la majorité, ndlr). En terme d’énergie, on peut être autonome à notre échelle. »
Tête de liste de SBDA, Romaric Magras soulève la question du stockage stratégique de l’énergie produite mais également celle du développement d’éoliennes terrestres mentionné dans le PPE. Maxime Desouches détaille : « Nous avons laissé la porte ouverte à plusieurs solutions. Je ne suis pas favorable aux grandes éoliennes mais l’Etat attend que l’on ait cette réflexion. » Il ne fait guère de doute qu’elle interviendra rapidement dans de prochains conseils territoriaux.
Le compte rendu complet de la réunion sera publié dans le prochain numéro du JSB.