Saint-Barth - Hôtel de la Collectivité

Le Conseil territorial met les doigts dans la prise

Le projet est en attente, ou en souffrance selon les avis, depuis 2018. Ce jeudi à 17 heures lors de la séance du Conseil territorial, les élus de la Collectivité vont enfin avoir à se prononcer sur le très attendu projet de programmation pluriannuel de l’énergie. Certes, la réunion va s’articuler autour de quatorze autres délibérations. Mais c’est bel et bien celle qui va être consacrée au PPE qui relève de la plus grande importance pour l’île.

«Un cadre clair et propice au réinvestissement»
Tout découle d’une convention cadre signée le 15 septembre 2020 par l’Etat et la Collectivité. Un document qui prévoyait, outre la transposition de certaines dispositions du code national de l’énergie dans la réglementation locale sur l’énergie, qu’une PPE soit élaborée entre l’État et la Collectivité. Pour résumer, la programmation pluriannuelle de l’énergie est un document stratégique qui évalue les besoins énergétiques du territoire et détermine les moyens nécessaires pour y répondre.
Elle fixe des objectifs en matière de maîtrise de la demande en énergie (MDE), de sécurité d’approvisionnement énergétique de l’île, et de développement des énergies renouvelables. Ces dernières ne représentent qu’une part infime du « mix énergétique » à Saint-Barth. « Partant du bilan énergétique territorial, la PPE permet aux acteurs portant des investissements, dans des actifs de production conventionnelle ou renouvelable, de stockage, de disposer d’un cadre clair et propice au réinvestissement, dans le respect du principe de compétences avec la Collectivité », est-il précisé dans la délibération.

Inverser la courbe de consommation
La PPE relève de plusieurs enjeux pour Saint-Barthélemy. L’un est de garantir la sécurité d’approvisionnement électrique de l’île. « En effet, face la forte croissance de la consommation électrique, il est nécessaire de renforcer les capacités de production du territoire afin de maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande », explique la Collectivité. De fait, plusieurs groupes de la centrale devront être déclassés entre 2024 et 2029 « car ils auront atteint leur potentiel d’heures de fonctionnement ».
Une autre est de parvenir à inverser la courbe de croissance de la consommation électrique. « Pour ce faire, il conviendra d’impulser une politique de sobriété par la mise en œuvre d’actions d’efficacité et de maîtrise de la demande, impulsées et portées par le comité MDE et prenant notamment en compte le secteur du tourisme haut de gamme classiquement plus énergivore », est-il souligné dans la délibération.
Par ailleurs, l’objectif sera d’engager une phase de transition énergétique. Cela passe évidemment par le développement d’énergies renouvelables. Enfin, garantir la sécurité d’approvisionnement de l’île en hydrocarbures.
La Collectivité prévoit de mettre en place un observatoire pour évaluer l’évolution de la demande en énergie. Avec pour but de récolter des données et d’analyser les habitudes en terme de consommation. L’instauration d’une fiscalité dissuasive sur le prix de l’électricité pour les gros consommateurs est une des pistes de réflexion sur lesquelles la PPE permettra de se pencher. Tout comme celle de moduler le taux de droit de quai appliqué aux équipements en fonction de leur efficacité énergétique ou introduire une « réglementation thermique ».
S’il est adopté, le projet de PPE et son d’étude d’impact environnemental réalisée par un bureau d’étude indépendant seront transmis au ministère de la Transition écologique pour avis et observations éventuelles.

Journal de Saint-Barth N°1499 du 22/12/2022

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