Saint-Barth -

Soixante-huit associations subventionnées à hauteur de 2,8 millions d’euros

Quelques dossiers retardés ont été ajoutés à la liste des associations subventionnées, au cours du conseil territorial.

« Ce sont des sommes importantes qui sont distribuées », remarque le Président, qui appelle à la mesure concernant les subventions allouées aux associations de l’île. Et lance, au passage, une pique à Bettina Cointre, qui s’inquiétait plus tôt de l’optimisme de la majorité sur le budget : « Je serai tenté de dire, faut-il baisser le budget de l’Ajoe pour ne pas prendre de risques ? »

Débat ouvert, les représentants des différentes commissions détaillent les subventions soumises au vote des élus. Corinne Fébrissy, pour le sport : « C’est un budget qui se maintient depuis environ quatre ans, nous n’avons pas reçu de demande farfelue en lien avec Irma», souligne-t-elle. Concernant la hausse de la somme accordée au scolaire (presque 100.000 euros de plus par rapport à 2017), Marie-Angèle Aubin : « Outre les budgets alloués au fonctionnement des écoles, les subventions accordées aux Apel Sainte-Marie et Saint-Joseph sont destinées à l’apprentissage de l’anglais. » Pour la culture, Elodie Laplace : « Nous avons une légère hausse et sommes désormais très proches du budget du sport. Nous avons souhaité maintenir le soutien aux associations culturelles, car certaines ont eu de gros dégâts, et elles se donnent beaucoup de mal. »

« C’est très important et vraiment nécessaire de continuer à les soutenir», appuie Bettina Cointre. « Il n’y a jamais eu de volonté de remettre en cause les associations, mais il faut malgré tout regarder comment est utilisé cet argent», tempère Bruno Magras.

Elodie Laplace demande l’ajout de dotations à deux autres associations, dont les dossiers sont arrivés tardivement : 2.850 euros pour l’Association Le Corossol (ALC), qui organise la fête du quartier éponyme. Et 10.000 euros pour Multihulls au titre de l’organisation des concerts, pendant la Cata Cup. Amendements validés, avec deux remarques : « Ce serait bien que les associations ne formulent qu’une seule demande. On retrouve la Cata Cup dans le sport et dans la culture », note Xavier Lédée. «Je m’abstiens car je considère que le budget présenté est déjà assez important », annonce Séraphyn Danet.

Questions autour d’un sentier privé

Pour l’environnement, la vice-présidente Micheline Jacques propose elle aussi l’ajout de subventions à deux associations : Coral Restoration St Barth (présidée par Didier Laplace) et Island Nature Saint-Barth Experience (présidée par Rudi Laplace). Aucun problème pour le premier, qui recevra 30.000 euros de la Collectivité («C’est 20% du budget qu’il a demandé », souligne Micheline Jacques) pour poursuivre son travail sur les coraux.

Pour l’association de Rudi Laplace, il est proposé de lui attribuer 5.000 euros, « pour trois projets : la protection de la faune et la flore avec l’ATE, la préservation du corail avec Ouanalao Reef, et le sentier de la presqu’île du Guanahani. » Ce dernier point soulève des interrogations. Hélène Bernier : « Je voudrais voir la convention signée entre la Collectivité et le Guanahani pour garantir le passage aux promeneurs sur ce sentier », explique-t-elle. « Car je ne suis pas d’accord que la Com subventionne un sentier s’il est privé.» « Il est clair que les travaux ne se feront pas tant que la convention n’aura pas été signée », informe Micheline Jacques. « Mais ils ont déjà commencé », rétorque Hélène Bernier. Bruno Magras intervient : « Allouer des subventions pour faire des sentiers privés, ce n’est pas ma tasse de thé. » Micheline Jacques assure que l’accord du Guanahani est garanti et que cette convention permettra d’établir les responsabilités en cas d’accident sur un terrain privé. Les amendements sont validés.

« Tous les matins, il y a une association qui se crée », soupire Bruno Magras. « Chacun veut se mettre en avant… » Séraphyn Danet tempère : « On n’a que deux demandes, on a vu que les installations mises en place pour le corail ont tenu, ce n’est pas un budget important.» Le Président vote pour la délibération, suivi par la majorité des conseillers, non sans lâcher au passage : « Tant que la poule a des œufs ! »

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CTTSB, ATE, CESCE, Cem : l’opacité des comptes des satellites de la Collectivité

Les établissements publics de Saint-Barthélemy auront leurs subventions telles qu’elles ont été proposées. Mais les élus s’interrogent sur le manque de transparence de leurs budgets respectifs.

En dehors de celle de l’Agence territoriale de l’environnement (537.000 euros), les subventions allouées aux satellites de la Collectivité ont toutes diminué en 2018, par rapport à l’an dernier. Elles ont été validées par le conseil territorial lundi, mais la question de la transparence des budgets de ces établissements publics a été soulevée. D’abord par les élus Saint-Barth Autrement, Maxime Desouches et Hélène Bernier. « En l’absence des budgets de l’ATE, du CTTSB, de la Cem et du CESCE, je voterai contre », tranche le premier, absent au conseil territorial mais cité par sa colistière. Cette dernière a fait des pieds et des mains pour obtenir le budget du Comité du tourisme, qu’elle s’est finalement procuré le matin même du conseil territorial. « Certains postes budgétaires me semblent excessifs », dit-elle. Mais surtout, elle s’indigne du fait que ce document ne soit pas transmis aux élus.

Micheline Jacques, présidente de l’ATE, explique que son budget « est en cours d’analyse auprès du trésorier de la Collectivité. Il sera validé au conseil d’administration du 27 mars et mis en ligne sur le site internet de l’ATE ».

« De toute façon, il n’y a rien à cacher », assure Bruno Magras. Qui précise que si la dotation allouée au CESCE baisse de 50.000 euros en 2018, c’est parce «qu’ils ont un reliquat de trésorerie important. » « Au niveau du CESCE, le débat revient tous les ans. Ce n’est pas une remise en cause de l’utilisation de l’argent, mais simplement un manque d’information » regrette Xavier Lédée. «Au niveau de l’ATE, il me semble qu’on avait un souci sur le ratio de la subvention de la Com par rapport au budget global. L’ATE était censée s’autofinancer en partie », poursuit l’élu Unis pour Saint-Barthélemy. «Nous sommes en train de réfléchir à la possibilité d’autres financement », promet Micheline Jacques.

Elodie Laplace apporte quelques éléments sur le Comité du tourisme, qui est une association de loi 1901 : « 60% du budget est alloué à la promotion de la destination, 40% au fonctionnement du bureau. » Quoi qu’il en soit, la lumière mériterait d’être faite sur les comptes de ces établissements, qui fonctionnent majoritairement grâce à des fonds publics : 1,85 million d’euros en 2018, au total.

JSB 1269