Les élus du Conseil territorial ont voté lundi 29 mars le budget primitif proposé par la Collectivité. La fermeture de l’île, qui implique une diminution des recettes, pourrait entraîner une révision à la baisse de ce budget en milieu d’année.
Le budget primitif 2021 présenté aux élus prévoit une hausse de 2% des dépenses et une baisse de 10% des recettes par rapport à l’an dernier (voir notre notre journal de la semaine dernière). Le Président de la Collectivité Bruno Magras met tout de même en garde : « je pense que c’est peu 10% compte tenu de la situation sanitaire actuelle ». Un point d’étape aura lieu en juin, qui pourra permettre aux élus de revenir sur ces perspectives de budget, avec une vision plus claire sur l’état des recettes.
Vidéosurveillance
Les élus Saint-Barth Autrement, Hélène Bernier et Maxime Desouches proposaient par un amendement d’ajouter une ligne de 100.000€ au budget pour le déployer des caméras de surveillance face à « l’augmentation du nombre de cambriolage ». Bruno Magras répond : « Il y a un programme qui est présenté devant la Préfecture, c’est elle qui autorise le déploiement des caméras. Ce programme nous autorise à déployer 169 caméras et 130 sont déjà installées. 39 caméras supplémentaires vont être installées.» Pour lui, « les caméras ne font pas tout ». Après le cambriolage d’une bijouterie à Gustavia, il a rencontré les propriétaires à leur demande. « Les caméras ont été utiles pour voir un gars avec des plaques camouflées, un gars avec des gants et une cagoule... »
A Maxime Desouches qui propose de réfléchir au déploiement d’une surveillance humaine la nuit, notamment pour que la destination Saint-Barth continue d’apparaître comme sûre auprès des touristes, Bruno Magras rétorque : « On ne peut pas tout attendre de la Collectivité. On ne peut pas d’un côté ne pas vouloir payer d’impôts et de l’autre côté demander à la Collectivité de mettre des agents de sécurité H24. » Il rappelle que la sécurité des biens et des personnes ne relève pas de la compétence de la Collectivité mais de celle de l’Etat. Hélène Bernier et Maxime Desouches sont les seuls à voter en faveur de cet amendement.
Travaux
Le vote du budget prévisionnel est aussi l’occasion de faire le point sur l’avancée des travaux déjà votés. Sophie Olivaud-Durand, directrice des services techniques, est présente au Conseil pour répondre aux questions des élus.
On apprend ainsi que la plage de la Petite-Anse va rouvrir, une inauguration est prévue mercredi.
A Lurin, les travaux de la ferme pédagogique pourraient reprendre autour de juin ou juillet. Quatre millions d’euros sont prévus dans le budget pluriannuel, 800.000€ pour 2021. Cette somme correspond à la « remise en état du terrain », détaille Sophie Olivaud-Durand.
Sur la route de Camaruche le chantier devrait débuter dans le courant du mois d’avril, les services techniques souhaitaient d’abord avancer sur l’aménagement de la route de Grand-Fond, qui servira de déviation.
Pour le quai Rockefeller, le marché a été attribué, les travaux pourraient commencer en avril (JSB 1416).
Bruno Magras annonce que les premiers terrassements du parking de la rue de la Paix en fin d’année.
Le terrain qui avait été acquis dans le quartier des Rois pour la construction de logements à destination des jeunes de l’île sert actuellement de lieu de stockage, envahi par un « gros tas de caillou », fait remarquer Maxime Desouches. « Ce n’est pas voué à rester comme cela », rassure Sophie Olivaud-Durand. Mais les travaux ne sont pas près de commencer : « Il y a d’autres priorités, insiste Bruno Magras, il faut que la Collectivité continue à constituer les logements dont elle a besoin. Après s’il y a un programme fait sous forme de location-vente à long terme, c’est un projet qui mettra forcément du temps. »
De la même manière, l’aménagement d’une maison acquise à Grand Cul-de-Sac, en « très mauvais état », a été repoussé.
Interrogée par Corinne Febrissy sur le terrain de proximité d’Anse des Cayes, Sophie Olivaud-Durand reconnaît qu’il est « un peu en stand-by » : « Il y avait un projet d’accueil de jour avec la direction de la cohésion sociale. Il devait y avoir une extension du bâtiment, on ne voulait pas engager des sommes trop importantes au niveau du terrain s’il devait plus tard être démoli. Il y a tout un travail à faire avec l’Agence régionale de santé. Il faut d’abord qu’on définisse bien le projet pour pouvoir continuer. » La directrice des services technique rappelle qu’une convention avec Saint-Barth Handicap permet à l’association de l’utiliser. «Le projet n’est pas abandonné, juste différé, il faut y intégrer l’accueil de jour dans le projet. »
Cette année, les dépenses d’équipement représentent 35.640.620€ sur le budget primitif. Les sommes prévues par la Collectivité ont été approuvées par le Conseil territorial. Pauline Sauthier