Saint-Barth - François Macé, Lucien Couic, Bruno Magras et Olivier Basset, représentant de la préfète.

François Macé, Lucien Couic, Bruno Magras et Olivier Basset, représentant de la préfète.

Hommage aux soldats de l’Indochine, dont deux vivent à Saint-Barth

C’est peut-être l’une des célébrations mémorielles les moins connues des Français : le 8 juin, le pays honore les soldats morts pour la France en Indochine. Deux soldats ayant participé à ce conflit (1946-1954, un demi-million de morts au total) sont aujourd’hui membres de la Fédération des Anciens Combattants de Saint-Barthélemy, Jean Belotti et François Macé. Retenu en métropole, le premier n’a pas pu prendre part à la cérémonie lundi matin ; mais le second était là, et en pleine forme.

« On a eu la chance
de sauver nos miches… »

Le président des Anciens Combattants de Saint-Barth, Lucien Couic, a retracé le parcours de ces anciens soldats en Indochine, tous deux pilotes d’avion. S’adressant à François Macé : « Le gros de ton unité est basé à Hanoï sur le terrain de Gia La. Tu passes l’essentiel de ton temps à ravitailler les postes du delta, et à parachuter vivres et munitions aux postes isolés en haute région du Tonkin. Tu bombardes aussi à très basse hauteur les Viets assiégeant les postes isolés. S’il y a une piste dans la jungle qui n’a rien à envier à celle de Saint-Barth, tu poses ton zinc pour faire des Evasan. On évacue les blessés, aussi bien Viet minh que les nôtres. Comme tu le dis si bien : « Guerre à la con où l’on blessait pour soigner ensuite, les mêmes… Si on ne les avait pas encore tués. » Il cite François Macé, qui a chaudement remercié l’assemblée : « Je pense que ce sont ceux qui y sont restés qui doivent être mis à l’honneur. Nous, on a eu la chance de sauver nos miches, alors… Pas de quoi se faire de la pub. »
Le parcours de Jean Belotti est plus connu, puisqu’il le raconte lui même dans un livre intitulé “Soldat à 17 ans” (Les éditions de l’Isle). Ce féru d’aéronautique y raconte son engagement volontaire dans l’armée française alors qu’il n’était qu’un très jeune homme, ses survols de l’Indochine et ses missions diverses, et surtout les horreurs de cette guerre.
« Jean et François, vous garderez profondément ancré le souvenir de cette envoûtante Indochine, pays aux typhons mémorables, aux paysages hors du commun », conclut Lucien Couic. « Vous garderez le souvenir du regard de cette population subissant les oppresseurs venus d’horizon lointains… Mais Diable, que les filles étaient jolies ! »
Rires dans l’assemblée, Bruno Magras félicite François Macé et commente :  «C’est toujours extraordinaire d’écouter ces récits des anciens, qui devraient inspirer retenue et respect aux plus jeunes. »

Journal de Saint-Barth N°1379 du 10/06/2020

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