Saint-Barth -

Dix bénévoles venus d’ailleurs s’activent pour embellir l’île

Une nouvelle session de chantiers labellisés INE, du nom de l’association de Rudi Laplace, a débuté mercredi dernier. Au programme, entre autres, l’entretien de la mangrove de l’étang de Saint-Jean et réalisation d’un sentier vers les piscines naturelles. Dix bénévoles s’attellent à la tâche pendant six semaines.

 

Mercredi matin, autour de l’étang de Saint-Jean, six bénévoles s’activent, trempés jusqu’aux os, sous les yeux de deux pélicans mal réveillés. Tous portent le même T-shirt siglé « INE » pour Island Nature Saint-Barth Experiences, du nom de l’association créée par Rudi Laplace. Ce dernier est justement en train de charrier des branches qui envahissent le ponton flambant neuf, qui permettra aux promeneurs de faire le tour de l’étang, une fois ce dernier réhabilité.

« Pour réaliser ces chantiers, on recrute des bénévoles sur six semaines, qui viennent travailler en échange du gîte et du couvert », rappelle Rudi Laplace. Ils sont actuellement logés au centre d’hébergement de Saint-Jean. Mais en général, INE noue des partenariats avec les hôtels pendant la basse saison, qui prêtent les logements de leurs saisonniers. « Et le samedi, des locaux viennent régulièrement nous aider. »

 

« Après Irma, j’avais envie d’apporter mon aide »

« Je n’avais aucune idée de ce à quoi pouvait ressembler Saint-Barthélemy », annonce Basile, fraîchement débarqué de Limoges. « Étant botaniste de métier, c’était très intéressant pour moi de venir en zone tropicale pour découvrir la flore, que je ne connaissais pas du tout. Et puis, on croise des habitants qui nous remercient de prendre du temps pour leur île. »

Il a dégotté l’avis de recherche d’INE sur une plateforme d’emplois spécialisée dans l’environnement. Pour Servane, bénévole venue de Marseille qui travaille elle aussi à l’étang ce matin là, c’est différent : « Je connais l’île, j’y viens en vacances depuis six ans », explique la jolie blonde. « Quand Irma est passée, j’ai eu le cœur fendu, je me suis sentie inutile. J’avais envie d’apporter mon aide, et c’est exactement de cette manière que je voulais le faire. »

 

A Saint-Jean, même si les travaux de l’étang proprement dit ne sont pas terminés (le curage doit encore se poursuivre, annonçant un retard de livraison du chantier, qui devait aboutir courant octobre) la mangrove prend forme tout autour et sur les îlets. « On entretient et on plante de nouveaux palétuviers », détaille Rudi Laplace. Dans le cadre de la convention tripartite pour la réhabilitation de l’étang, c’est Roman Abramovitch qui finance l’achat de ces arbres spécifiques à la mangrove. « 10% à 20% viennent des graines que Jim Boos (représentant du milliardaire russe à Saint-Barth, ndlr) a récupéré ici et fait pousser. Le reste a été importé de Miami. »

 

Une convention entre propriétaires et Collectivité

A l’autre bout de l’île, du côté de Petit-Cul-de-Sac, une autre équipe « INE » est au travail pour créer un sentier qui reliera la plage aux piscines naturelles. Le cheminement sera aménagé, et surtout, une convention sera signée entre les propriétaires des terrains concernés, la Collectivité et l’association, sur le modèle de ce qui avait été fait à la presqu’île de Grand-Cul-de-Sac l’an dernier, avec le Guanahani (JSB n°1279 du 18 mai 2018). Pour résumer, ce document permet d’encadrer les responsabilités en termes d’entretien, de passage des promeneurs, et surtout en cas d’accident sur un terrain privé.

« On est encore en train de travailler là dessus. La première tranche du sentier est validée, mais on discute encore avec certains propriétaires. Ceux que l’on a déjà rencontrés pour le début du sentier étaient demandeurs d’un aménagement et d’une telle convention », note le président d’INE.

Autres missions pour les dix bénévoles présents sur l’île jusqu’au 31 octobre : participer au projet Biorock de l’association dirigée par Turenne Laplace, Ouanalao Reef, pour restaurer le récif corallien de la Pointe Milou. Et, sur une ou deux opérations seulement, à la capture de cabris sauvages, néfastes pour la flore de l’île, qui sont ensuite donnés vivants à des locaux pour leur consommation personnelle. Bonus, à peine arrivés aux Antilles, ils ont participé à une journée d’inventaire de la faune et de la flore sur l’îlet Fourchue menée par l’Agence territoriale de l’environnement. « Une sorte de week-end d’intégration », sourit Rudi Laplace.



JSB 1297