Saint-Barth - Arc de la Caraïbe caribeen

La Caraïbe en bref

Cuba. 
Démission de la ministre du travail après avoir nié l’existence de « mendiants »

Le lundi 14 juillet, devant une commission parlementaire retransmise à la télévision, la ministre du travail du gouvernement cubain Marta Elena Feito a déclaré que les gens qui fouillent dans les poubelles à Cuba ne sont pas des sans-abris mais des personnes « déguisées en mendiants ». Une sortie qui n’est pas passée inaperçue. A tel point que dès le lendemain, Marta Elena Feito a été contrainte de poser sa démission. Selon une dépêche de l’Agence France Presse, reprise notamment par le quotidien Le Monde, Marta Elena Feito, également ministre de la sécurité sociale, « a reconnu ses erreurs » lorsqu’elle a remis sa démission du gouvernement. La déclaration exacte de la ministre devant la commission parlementaire était la suivante : « Nous voyons des personnes qui semblent être des mendiants, mais, quand on regarde leurs mains, quand on regarde leurs vêtements, on se rend compte qu’elles sont déguisées en mendiants, ce ne sont pas des mendiants. Il n’y a pas de mendiants à Cuba. » De plus, elle avait aussi critiqué les laveurs de pare-brise de rue, les accusant de chercher une « vie facile », rapporte l’AFP. Le président cubain, Miguel Diaz-Canel, a réagi en indiquant : « Aucun d’entre nous ne peut agir avec arrogance, avec suffisance, déconnecté des réalités que nous vivons. » Pour mémoire, Cuba traverse une profonde crise économique depuis plus d’un an. Le quotidien Le Monde rappelle : « En 2024, selon le gouvernement, 189.000 familles et 350.000 personnes considérées comme « vulnérables » bénéficiaient de programmes d’aide sociale sur l’île, qui compte 9,7 millions d’habitants. »
 
Grenade.
L’âge légal du mariage va passer de 16 à 18 ans

A Grenade, pour l’heure, les personnes âgées de 16 ans et plus peuvent se marier. Avec le consentement de leurs parents ou de leur tuteur, précise toutefois le Caribbean National Weekly. A travers un article publié le 18 juillet, le site d’informations évoque la volonté gouvernementale de relever l’âge légal du mariage à 18 ans. Le projet de loi de 2025 portant modification du mariage devrait être déposé à la Chambre basse le 24 juillet, marquant ainsi la première étape du processus parlementaire. Le consentement de leurs parents ou de leur tuteur sera entièrement supprimé une fois le projet de loi adopté et promulgué, uniformisant ainsi la condition d'âge et garantissant que les mineurs ne pourront plus se marier, quelles que soient les circonstances. De nouvelles dispositions qui s’appliqueront également aux visiteurs étrangers. Ainsi, une fois approuvée par les deux chambres du Parlement, la nouvelle loi interdira de facto le mariage d'enfants à la Grenade et mettra le pays en conformité avec les normes internationales en matière de droits de l'homme, qui fixent à 18 ans l'âge minimum légal du mariage.
Dans le même temps, le gouvernement de la Grenade a annoncé son intention d’abaisser l’âge de la responsabilité civile de 18 à 16 ans, ouvrant ainsi la voie aux mineurs pour accéder de manière indépendante aux traitements de santé sexuelle et reproductive sans avoir besoin du consentement de leurs parents ou de leur tuteur.
 
Iles Caïmans. 
Vers une interdiction des eaux territoriales aux pêcheurs étrangers

Un article du Caymanian Times publié le 17 juillet explique que le gouvernement des Îles Caïmans a approuvé l'élaboration d'une nouvelle législation interdisant aux non-résidents de pêcher toute espèce marine dans les eaux territoriales. Une mesure qui comprend des exceptions limitées pour la pêche réglementée avec remise à l'eau. Cette proposition s'inscrit dans un effort plus large visant à protéger la biodiversité marine et à préserver les ressources halieutiques des Caïmans, est-il souligné dans l’article. Des mesures sont à l'étude pour interdire aux non-résidents de pêcher toute espèce marine, notamment les poissons, les conques, les homards et autres espèces marines. Les « exceptions limitées » pourraient être établies par le biais d'un système de licences qui autoriserait la pêche avec remise à l'eau près des côtes de certaines espèces de poissons de «sport» et la pêche avec remise à l'eau en haute mer de certaines espèces de poissons à rostre, détaille le Times. La proposition prévoit également de nouvelles protections pour les espèces vulnérables, applicables à tous les pêcheurs, quelle que soit leur nationalité. « Nos écosystèmes marins subissent une pression croissante due à la surpêche et au changement climatique », a déclaré Katherine Ebanks-Wilks, ministre de la Santé, de l'Environnement et du Développement durable, avant d’ajouter : «En introduisant des restrictions supplémentaires, nous prenons une mesure proactive pour gérer notre écosystème marin de manière responsable. Ces mesures contribueront à préserver la santé de nos récifs et de la vie marine, préservant ainsi nos ressources naturelles pour les générations actuelles et futures. »
 
Porto Rico. 
Une enveloppe de 27,8 millions pour rénover les aéroports

Dans le courant de la semaine dernière, le directeur général de l'Autorité portuaire de Porto Rico (Ports), Norberto Negrón Díaz, a annoncé le déblocage de quatre subventions fédérales, d’un montant total de 27,8 millions de dollars, qui visent à améliorer les infrastructures de plusieurs aéroports de Porto Rico. Un article du San Juan Daily Star précise que Norberto Negrón Díaz a ainsi déclaré que les subventions couvrent 95 % du financement nécessaire à des initiatives phares. Parmi les allocations notables, 782 345 dollars sont destinés à l'aéroport international Mercedita de Ponce. L'objectif principal du projet est de réaliser une étude approfondie et complète qui facilitera la planification et la construction de systèmes avancés de drainage pour le contrôle des inondations, souligne le site d’informations. Parallèlement, une enveloppe de 1,9 million de dollars va être consacrée à l'aménagement des aéroports José Aponte de la Torre à Ceiba et Antonio Rivera Rodríguez à Vieques. Les fonds alloués à ces aéroports régionaux serviront à mettre en œuvre un programme spécialisé de conception des chaussées, qui devrait améliorer la qualité et la sécurité des pistes et des voies de circulation, favorisant ainsi leur efficacité opérationnelle et garantissant une expérience plus fluide aux voyageurs, assure le San Juan Daily Star.
 
Sint Maarten.
Le directeur par intérim de NV Gebe sous le feu des critiques

NV Gebe est la compagnie néerlandaise de production d’eau et d’électricité à Sint Maarten. La semaine dernière, son nouveau directeur par intérim, Thomas Roggendorf, a fait publier un publi-reportage d’une page dans le Daily Herald intitulé : « Un message de NV Gebe à la population. » Dans le même temps, Thomas Roggendorf a indiqué qu’il ne répondrait à aucune demande d’interview avant le mois d’août. Un « silence » qui a fait bondir le député Darryl York, de l'Alliance nationale (NA). Dans une lettre adressée aux médias, l’élu s’étonne qu’après 70 jours à la tête de la compagnie, le directeur par intérim de la compagnie n’ait pas encore « présenté une vision ». De plus, le député York remarque que si Thomas Roggendorf refuse de répondre aux demandes d’entretien formulées par les journalistes locaux, il a accordé une interview au quotidien USA Today « inaccessible au public de Sint Maarten ». De son côté, le directeur par intérim affirme que les opérations de facturation sont « stabilisées » depuis la cyberattaque contre Gebe en mars 2022 et que la précision de la facturation sera améliorée par l'installation de compteurs intelligents. Il assure que 3.000 ont été installés à ce jour, précise le Daily Herald, et ce déploiement devrait être achevé d'ici fin 2026. Il a également annoncé le lancement prochain d'un nouveau site web en septembre, qui permettra aux clients de payer leurs factures en ligne. Le député York s’interroge sur ce qu’il estime être « un manque de transparence » à la fois vis-à-vis des employés de la compagnie et de la population.
 
Trinidad-et-Tobago. 
Un nouvel état d’urgence a été décrété    

Il y a quelques mois, le gouvernement de Trinidad-et-Tobago levait une procédure d’état d’urgence en vigueur depuis 105 jours. Vendredi dernier, le 18 juillet, la présidente Christine Kangaloo a décrété un nouvel état d’urgence. Lors d'une conférence de presse, indique le Caribbean National Weekly, le commissaire de police Allister Guevarro, en poste depuis un mois, a déclaré que cette décision faisait suite à des rapports de renseignement inquiétants reçus le jeudi 17 juillet. Des documents qui font état d’un réseau criminel coordonné impliquant des chefs de gang, dont certains sont incarcérés. « Lorsque j'ai reçu cette information, j'ai été extrêmement troublé », a déclaré Allister Guevarro. « J'ai dû m'adresser au Conseil national de sécurité hier soir, a-t-il assuré. Après m'être adressé au Conseil, j'ai eu un briefing avec la première ministre Kamla Persad-Bissessar et le procureur général John Jeremie. » Le commissaire a précisé avoir personnellement supervisé l'extraction de plusieurs chefs de gang de la prison de haute sécurité de Golden Grove, les transférant vers un lieu plus sûr, avec un accès limité aux communications. Interrogé sur une possible corruption au sein des services de protection, Allister Guevarro a reconnu une complicité interne. « Mon gouvernement est arrivé au pouvoir avec la promesse de s'attaquer en priorité à la criminalité à Trinidad-et-Tobago, a déclaré Kamla Persad-Bissessar. Je ne resterai pas les bras croisés alors qu'une minorité d'individus illégalement armés agissent de concert pour intimider la population. » Pour l’heure, aucun couvre-feu n’a été instauré.
 
Saint-Martin. 
Accès au lagon : la colère des plaisanciers résidents

Par le biais d’un communiqué de presse relayé par nos confrères de Saint-Martin, l'association des plaisanciers résidents de Saint-Martin (LPDSM) dénonce son absence lors des discussions ayant mené à l’élaboration du nouveau protocole de gestion du lagon de Simpson Bay et des eaux territoriales en période cyclonique. Le document, présenté lors d’une réunion tenue le 16 juillet dernier, impose des conditions d’accès très strictes pour les bateaux souhaitant se réfugier dans la lagune en cas de cyclone. Il a pour volonté de limiter les risques d’échouement, de pollution et d’entrave aux secours, en assurant une coordination claire entre les services concernés, explique le Soualiga Post. Ainsi, à partir du 1er juin de chaque année, les usagers de la mer qui souhaitent pouvoir entrer dans la lagune de Simpson Bay en cas d’alerte cyclonique doivent obligatoirement transmettre un dossier complet à l’Établissement Portuaire. Le nouveau protocole impose notamment une autorisation préalable, avec obligation d’avoir une réservation confirmée dans un chantier naval pour mise à sec. Un point jugé irréaliste par la LPDSM : « Les chantiers navals sont déjà saturés, et imposer une place à terre comme condition préalable n’est ni faisable ni responsable. » Selon le Soualiga Post, l’association reste « ouverte au dialogue ».
 
Guadeloupe. 
Un lien entre la consommation de certains fruits et la maladie de Parkinson

Une étude du pôle neurologie du CHU de Guadeloupe révèle un lien entre la consommation importante de certains fruits largement consommés aux Antilles, en Guyane ou à La Réunion et le développement de la maladie de Parkinson. Les constatations de l’étude, débutée voilà une vingtaine d’années, a été évoqué sur France Culture et relayée par la 1ère. Ainsi, des fruits comme le corossol, le cachiman ou le zatte, par exemple, contiendraient une molécule dangereuse pour les neurones, l’annonacine. Celle-ci, ingérée régulièrement et en quantité importante par le biais de la consommation de fruits, peut entraîner le développement d'une forme sévère de la maladie neurodégénérative de Parkinson dit « caribéen », écrivent nos confrères de la 1ère qui précisent que cette forme spécifique se caractérise par des signes classiques de la maladie, tels des tremblements, des lenteurs, des raideurs et des signes cognitifs. « C'est plus sévère parce que l'on voit qu'il y a des atteintes au niveau de la mémoire, le raisonnement. Globalement, la cognition peut être atteinte », explique sur France Culture Jean-Médard Zola, neurologue au CHU de Guadeloupe et qui travaille avec le Comité France Parkinson de Guadeloupe. Selon la dernière étude menée par le CHU de Guadeloupe citées par la 1ère, le Parkinson dit « caribéen » concerne 70 % des patients touchés par la maladie.

Journal de Saint-Barth N°1625 du 24/07/2025

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