Saint-Barth - Arc de la Caraïbe caribeen

La Caraïbe en bref

Trinidad-et-Tobago.
Deux sociétés engagées pour contrer la marée noire

L’accident se serait produit le 6 février. A cette date, un remorqueur et une barge transportant l’équivalent de plus de 35.000 barils d’un hydrocarbure de type fioul ont chaviré au large du Parc d’affaires éco-industriel de Cove, au sud de Tobago (selon le magazine Géo).
D’importantes quantités d’hydrocarbures se sont alors déversées dans la mer pour constituer ce qu’il convient de nommer une marée noire. Ainsi, depuis presque quinze jours, des nappes de fioul flottent vers l’Ouest, portées par les courant marins. Une catastrophe qui a contraint la Grenade et le Venezuela, vers lesquels se dirigent les flaques d’hydrocarbures, à déclencher un protocole d’urgence afin de protéger leurs côtes d’une éventuelle pollution. Celles de Tobago ont d’ores et déjà été touchées puisque des dépôts d’hydrocarbures ont été signalés de Scarborough jusqu’aux terres basses.
Dans le même temps, tandis qu’il s’efforce d’identifier le propriétaire du navire éventré, le gouvernement de Trinidad-et-Tobago a fait appel à deux sociétés (T&T Salvage LLC de Houston, au Texas, et QT Environmental de Watertown, dans le Minnesota) pour épauler la société locale Subsea Specialists afin de lutter contre la propagation de la marée de fioul. Comme le rapporte différents titres de presse caribbéens (comme le Newsday ou le Caribbean National Weekly) et internationaux (Reuters), l’objectif est de contenir les fuites les fuites d’hydrocarbures en utilisant des barrages flottants avant de pomper les milliers de litres de fioul déversés dans la mer.
Des opérations de plongées vont être organisées parallèlement pour trouver le moyen de dégager l’épave du navire, baptisé le « Gulfstream » selon les autorités locales. Celui-ci était remorqué par le Solo Creed qui navigue sous un pavillon tanzanien. Leur point de départ semble être le Panama et ils devaient livrer leur cargaison au Guyana.
Mais, explique l’agence Reuters, le service de surveillance TankerTrackers.com et le média d'investigation Bellingcat ont déclaré, après avoir examiné des photos satellites, que les navires se trouvaient près des côtes du Venezuela quelques jours avant que le déversement ne soit signalé pour la première fois à Tobago. « Les images découvertes par Bellingcat montrent que la barge a commencé à fuir dès le 3 février, immédiatement après avoir quitté la baie de Pozuelos au Venezuela, et qu'elle semble avoir chaviré dans la matinée du 6 février », assurent les deux médias. Les analyses des rejets d'hydrocarbures collectés à Tobago indiquent que les échantillons sont caractéristiques d'un « pétrole raffiné », a souligné le ministère de l'Energie de Trinidad dans un communiqué relayé par Reuters, le qualifiant de « fioul intermédiaire ». Ce dernier peut être utilisé comme combustible de soute pour alimenter les moteurs à combustion.
Soupçonné d’être impliqué dans cette marée noire, Mohamed Qualander, le président-directeur général de Queensway Group Inc, basé au Guyana, affirme dans un communiqué qu’il n’est engagé dans aucune activité de commerce de carburant. Le Caribbean National Weekly indique que le ministère de la Sécurité nationale de Trinidad-et-Tobago collabore avec d'autres organismes régionaux, notamment l'Agence de mise en œuvre de la Caricom pour la criminalité et la sécurité (IMPACS), la Garde côtière guyanienne (GCG), la Division des services maritimes et l'IR Consilium pour identifier les propriétaires des navires.
Selon des images satellites diffusées par l’Agence spatiale européenne, la marée noire avait parcouru plus de 160 kilomètres vers l’Ouest entre le 6 et le 14 février.

Haïti.
De mal en pis…

Parvenir à extraire une nouvelle réjouissante du fil d’actualité consacré à Haïti s’avère être on ne peut plus compliqué. Dans un pays littéralement gangrené par la violence, le quotidien est rythmé par les attaques de gangs armés, les rapports d’habitants qui fuient leur ville ou leur village, les enlèvements ou encore par les rebondissements du feuilleton judiciaire qu’est devenue l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse, tué par un commando armé en juillet 2021. Dans ce dossier, sa veuve Martine Moïse a été inculpée par le juge d’instruction pour complicité dans l’organisation de l’assassinat de son mari.
Selon les derniers chiffres de l'Organisation internationale des migrations (OIM), relayés par RFI, le pays compte désormais plus de 346.000 « déplacés internes ». Même des régions encore épargnées il y a peu sont désormais touchées. « L'enlèvement de six religieux à Port-au-Prince, le 24 février, illustre une nouvelle fois dans quelle spirale de violence le pays est englué », souligne RFI. Une enseignante œuvrant dans la mission a également été enlevée. « Avec au moins 806 personnes tuées, blessées ou kidnappées en janvier 2024, et quelque 300 membres de gangs également tués ou blessés, le début d'année a été « le plus violent depuis plus de deux ans » en Haïti, a indiqué début février le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme », écrit RFI. En octobre dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son accord pour l'envoi d'une mission multinationale menée par le Kenya. Celle-ci tarde néanmoins à s’organiser suite à une décision de justice prononcée par un tribunal de Nairobi.
Le quotidien Le Nouvelliste a annoncé en début de semaine que le gouvernement canadien va octroyer 80,5 millions de dollars à la mission multinationale de sécurité (MMS) que doit diriger le Kenya. Parallèlement, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken a, depuis le Brésil jeudi 22 février, annoncé qu’une douzaine de pays allaient s’engager à hauteur de 120 millions de dollars auprès de la MMS. Il ne reste plus qu’à débloquer la situation à Nairobi. Ou confier cette mission à un autre pays.

Martinique.
La centrale électrique de Bellefontaine passe à l’huile de colza

Après la Guadeloupe et la Réunion, la Martinique entame sa conversion vers une « transition écologique ». En effet, comme le rapportent nos confrères de la 1ère dans un article publié le 26 février, EDF EPI Martinique confirme que la centrale de Bellefontaine, qui fonctionne actuellement au fioul, va progressivement remplacer les combustibles fossiles par de la biomasse liquide issue notamment du colza. EDF annonce qu’elle entend atteindre « une production électrique entièrement renouvelable ». L’entreprise explique à la 1ère : « La biomasse liquide est une alternative durable aux combustibles traditionnels. Certifiée selon les critères européens de durabilité, elle exclut l'utilisation d'huiles controversées comme le palme ou le soja. Le passage à ce nouveau combustible nécessite une adaptation technique minutieuse des installations impliquant d'importantes opérations de maintenance et la reconfiguration des systèmes de contrôle des centrales. »

Grenade.
20 millions pour le réseau de distribution d’eau

Le Carribean National Weekly rapporte que la Grenade va bénéficier d’une subvention de 20 millions de dollars pour moderniser son système de distribution d’eau potable. Un financement débloqué par le gouvernement du Royaume-Uni. Il sera principalement dédié à la région du Sud de l’île, dont les infrastructures sont vétustes. L’autorité nationale de l’eau et de l’assainissement sera à la tête des travaux qui vont démarrer dès les prochaines semaines.

Saint-Martin.
Le lagon de Simpson Bay pollué suite à un incendie

Après l’incendie du chantier naval survenu durant la nuit du samedi 24 au dimanche 25 février, la préfecture de Saint-Barthélemy et Saint-Martin affirme que la pollution causée par les huiles de vidange est circonscrite par le dispositif mis en place par l’exploitant Geminga, basé à Sandy Ground. « Des irisations peuvent être constatées, écrit la préfecture. Toutefois, elles ne présentent pas de danger direct pour la population et n'ont qu'un impact limité sur la faune et la flore car elles n’évoluent qu’à la surface de l’eau. La très grande majorité des effluents a été traitée et les derniers résidus de pollution sont en cours d’élimination par absorption de la matière polluante. La population est assurée que toutes les mesures appropriées sont prises pour protéger cet environnement précieux, et les autorités restent vigilantes quant à l'évolution de la situation. » Dans un article daté du 25 février, le Soualiga Post indique que le hangar de Geminga a été entièrement détruit et un bateau situé à proximité endommagé. « Des réserves d’hydrocarbures ont été protégées par les pompiers afin d'éviter le risque d'explosion, poursuit le Soualiga. Des bidons d’huile stockés dans le hangar ont été touchés par l’incendie entraînant le déversement d’huile de moteur dans le lagon de Simpson Bay. »

Saint-Kitts-et-Nevis.
La rénovation de l’hôpital JNF avance à petits pas

Lors de l'émission de radio et de télévision « InFocus » du 21 février, le directeur des établissements de santé de Saint-Kitts-et-Nevis, le docteur Jensen Morton, a fait le point sur les améliorations apportées à l'hôpital Joseph Nathaniel France (JNF). Une intervention relatée dans un article de l’Observer paru le 23 février. « Une série de réparations est en cours à l'extrême arrière de l'hôpital et se concentre sur la morgue et les zones directement adjacentes à la morgue, a déclaré Jensen Morton. L'autre projet qui a démarré est celui dirigé par la République de Chine (Taiwan). Ils nous aident à réparer le service privé, le service psychiatrique et le complexe de bâtiments qui abrite le service médical et chirurgical ainsi que l’unité de soins intensifs et le complexe qui abrite le service de pédiatrie et la maternité. » La modernisation de l’établissement fait également l’objet d’une réflexion. L’hôpital a été inauguré en 1967 et a connu de nombreuses évolutions. Dévasté en 1998 par l’ouragan George, il a été reconstruit progressivement par tranches et les travaux ont été achevés en 2004.

Bahamas.
Une saison touristique record en 2023

Lorsqu’il ne consacre pas ses colonnes aux meurtres par armes à feu, le Nassau Guardian aborde volontiers de nombreux sujets. Comme le tourisme. Ainsi, dans un article publié la semaine dernière, le quotidien évoque une année record en 2023. Au total, plus de 9,6 millions de visiteurs ont été accueillis l’année dernière. Ce chiffre représente une augmentation de 38% par rapport à 2022 et une hausse significative de 33% par rapport au précédent record établi en 2019. « Un point marquant des résultats de 2023 est l’augmentation substantielle de 17% des arrivées aériennes étrangères, atteignant un total supérieur à 1,7 million de visiteurs, contre 1,4 million en 2022 », écrit le journal. Il remarque que les arrivées par voie maritime sont également en forte hausse. Plus 43% par rapport à 2022, soit près de 8 millions de visiteurs contre un peu plus de 5,5 l’année précédente. « Les Bahamas ont non seulement dépassé leurs objectifs, mais ont également établi de nouvelles références dans l'industrie du tourisme, en termes d’excellente et d’innovation », se félicite Chester Cooper, ministre du Tourisme.

Guadeloupe.
472 kilos de drogue saisis en deux jours

La section de recherches de la gendarmerie de Pointe-à-Pitre, épaulée par l’antenne du GIGN de Guadeloupe et la compagnie de Saint-Claude, a effectuée deux importantes saisies de drogue les 16 et 18 février, rapportent nos confrères de la 1ère dans un article du 23 février. La première a eu lieu sur la plage de Vieux Habitants avec 300 kilos de cocaïne et la deuxième à Capesterre Belle Eau avec 272 kilos d’herbe de cannabis. Quatre personnes ont été interpellées. Trois ont été placées en détention provisoire, la quatrième libérée sous contrôle judiciaire.

 

Journal de Saint-Barth N°1556 du 29/02/2024

Le débat d'orientations budgétaires /Nouveau directeur à l'hôpital