Saint-Barth - Arc de la Caraïbe caribeen

La Caraïbe en bref

Iles Vierges britanniques.
Retrait de la liste noire des juridictions fiscales « non coopératives »

Les Iles Vierges britanniques ont été retirées de la liste noire des juridictions fiscales non coopératives de l’Union européenne. Dans un communiqué officiel publié récemment, l’UE a salué les efforts déployés par les Iles Vierges britanniques pour renforcer leur cadre d’échange d’informations sur demande. Des modifications clefs ont été introduites, notamment dans la loi sur les sociétés commerciales et dans les réglementations commerciales. « Ces ajustements législatifs témoignent de l’engagement des îles Vierges britanniques à s’aligner sur les normes fiscales internationales et à favoriser la transparence », a commenté l’Union européenne. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) précise qu’elle continuera d’évaluer l’adhésion des Iles Vierges britanniques aux normes internationales. En conséquence, leur statut pourrait connaître de nouvelles améliorations dans un avenir proche.

Saba.
La « Rum and Lobster Fest » du 5 au 12 novembre

« Un voyage sensoriel sans précédent », annonce le Saba News dans un article daté du 18 octobre. Du 5 au 12 novembre, l’île va accueillir la « Rum and Lobster Fest », un festival qui combinera la langouste de Saba et les rhums « Unspoiled Quenne Liquor ». La manifestation repose sur une collaboration entre différents acteurs du secteur du tourisme, des restaurateurs aux hôtels en passant par les bars, les magasins de plongée, les artisans et autres prestataires de transport. Au programme, des dégustations, une chasse au rhum, une « croisière alcoolisée » et le « Lobster rum crawl ». L’événement débutera en réalité dès le 4 novembre avec une foire de rue.

République dominicaine.
Une épidémie de dengue submerge les hôpitaux

Le Dominican Today rapporte que les hôpitaux en général et les urgences pédiatriques en particulier sont littéralement submergés par le nombre de patients touchés par la dengue. En effet, selon le quotidien, plus de 60 enfants en moyenne arrivent chaque jour dans les bras de leurs parents. Samedi dernier, lors d’une émission télévisée, une infectiologue et pédiatre a expliqué que depuis le début de l’épidémie, en juillet, les centres hospitaliers publics et privés sont envahis par les patients.

Saint-Kitts-et-Nevis.
Des travaux pour moderniser l’aéroport Robert L. Bradshaw

Selon un article de l’édition locale de l’Observer, l’aéroport international Robert L. Bradshaw de Saint-Kitts va connaître une expansion majeure avec la construction d'un nouvel escalier et d'une nouvelle rampe qui rendront la transition des passagers à l'arrivée plus rapide et plus efficace. De plus, la construction d'un nouveau terminal de départ est également en cours. « Le nouveau terminal de départ des passagers, connu sous le nom de Porte 6, devrait dynamiser la capacité de l’aéroport à accueillir les passagers et offrira plus de sièges et une sorte de divertissement qui créera une expérience plus agréable pour les passagers au départ », commente l’auteur de l’article. Les travaux ont déjà commencé sur le nouveau terminal d'entrée.

Bonaire/Saint-Eustache/Saba.
Le salaire minimum élevé à 1.750 dollars en juillet prochain

Toujours dans le Saba News, un article évoque l’amendement qui vise à introduire un minimum social dans les Pays-Bas caribéens à compter du 1er juillet 2024. Un texte adopté mardi par une majorité d’élus à la Chambre des représentants. L'amendement prévoit que le salaire minimum légal sur les îles soit porté le 1er juillet 2024 au minimum social recommandé par le comité Thode, soit 1.750 dollars. Une enveloppe de 4,2 millions de dollars supplémentaires va être débloquée pour compenser les charges des employeurs sur des coûts de personnel forcément plus élevés.

Grenade.
Une première Journée nationale des héros… sans héros

Le 19 octobre, grenade a célébré sa première Journée nationale des héros. Un événement très attendu mais qui n’a pas véritablement eu la résonance espérée. Principalement en raison de l’annonce faite quelques jours avant la date de célébration par l’un des membres du comité d’organisation, Gail Purcell. En effet, ce dernier avait affirmé lors d’une conférence de presse suivie par l’Observer qu’il n’y aurait pas de désignation de héros nationaux pour l’année 2023. Pour cette première, les organisateurs ont ainsi voulu mettre l’accent sur la mémoire du 19 octobre 1983. Une date marquante pour la Grenade et la Caraïbe puisqu’il s’agit du jour de l’assassinat de Maurice Bishop. Ancien premier ministre (1979-1983), il est présenté comme un révolutionnaire et reste à ce jour un personnage mythique de la scène politique caribéenne. En 1983, il partage le pouvoir avec Bernard Coard (vice premier ministre), un personnage bien plus radical que lui. Le site « identitéscaraïbes.org » résume : « Le 13 octobre, la situation est telle que les membres du NJM (proches de Coard) décident de placer Bishop en résidence surveillée. Le 14 octobre, Coard se proclame premier ministre. Bishop sera libéré par la foule le 19 octobre, mais tombera quelques heures plus tard sous les balles de l’armée révolutionnaire du peuple (People’s Revolutionary Government of Grenada) avec trois de ses confrères. Les corps ont été transportés dans un camp militaire et partiellement brulés puis enterrés dans une fosse dont le lieu reste jusqu’à ce jour inconnu. » Dans la soirée, un conseil militaire révolutionnaire dirigé par le général Hudson Austin, allié de Bernard Coard, prend le pouvoir. Quelques jours plus tard, le 25 octobre, les Etats-Unis lancent l’opération « Urgent fury » pour reprendre Grenade. Une opération militaire qui prendra fin le 2 novembre. Depuis, la Fondation des martyrs du 19 octobre a été créée à Grenade. Jeudi dernier, la veuve de Maurice Bishop a assisté aux cérémonies.

Porto Rico.
La mention « USA » sur les permis de conduire fait débat

Depuis le 3 octobre, pour souligner le statut de citoyens américains dont bénéficient les habitants de l’île, les autorités américaines et portoricaines ont décidé de faire figurer la mention « USA » sur leur permis de conduire. « Mais le fait de passer par un tampon désole une partie d’entre eux, en particulier ceux qui souhaitent faire de Porto Rico le 51e État des États-Unis », écrit le Courrier International qui a consacré un long article au sujet en se reposant sur des reportages de El Nuevo Dia et du New York Times. Bien que le problème ne soit pas nouveau, des habitants de l’île dont le permis de conduire a été refusé aux États-Unis comme justificatif de leur citoyenneté américaine l’ont médiatisé cette année. « À l’instar de Humberto Marchand qui, en mai, s’est vu refuser l’accès à une voiture qu’il avait pourtant réservée, à l’aéroport international Louis Armstrong, à La Nouvelle-Orléans, car l’employé d’une chaîne de location de voitures ignorait que les Portoricains étaient aussi des citoyens étasuniens », rapporte le New York Times. Courrier International rappelle que depuis son annexion en 1898 à la suite de la guerre hispano-étasunienne, Porto Rico est un « État libre associé » des États-Unis. Les habitants ont donc la citoyenneté américaine mais demeurent des « citoyens de seconde classe », selon Surey Miranda, cofondatrice de Diaspora For Puerto Rico, une organisation de défense de la communauté portoricaine, citée par le New York Times, qui mentionne également les propos de Charles Venator-Santiagon, un professeur de droit latino à l’université du Connecticut. Ce dernier estime que cette « modification apparemment banale des permis de conduire” est “représentative de la campagne pour la création d’un État [américain à part entière] ». Selon un sondage réalisé par le NYT en 2017, presque la moitié des Etasuniens continentaux ne savent pas que les Portoricains sont, comme eux, des citoyens de la bannière étoilée.

Bahamas.
Une réduction des importations alimentaires d’ici à 2025

« Les Caraïbes recèlent un immense potentiel agricole. C’est pourquoi il est crucial que nous exploitions ce potentiel et explorions des moyens innovants pour assurer une croissance durable dans notre secteur. » Tels ont été les mots de Jomo Campbell, le ministre de l’Agriculture et des Ressources marines des Bahamas, en clôture de la 17e Semaine caribéenne de l’agriculture qui s’est tenue du 10 au 17 octobre. A l’image du gouvernement Jomo Campbell entend réduire les importations alimentaires d’ici à 2025. Pour ce faire, l’objectif est de permettre aux producteurs locaux d’améliorer leur rendement. Mais pas n’importe comment. « Nous avons besoin de réflexions et de solutions nouvelles et originales, a-t-il insisté fasse aux représentants des pays membres de la Communauté des Caraïbes. Cela nécessitera des efforts sans précédent de notre part. Mais ensemble, nous pouvons réfléchir à des stratégies durables pour transformer nos systèmes alimentaires. Nous pouvons utiliser des stratégies telles que les techniques d’agriculture de précision, les technologies de télédétection et l’analyse de données afin d’optimiser l’utilisation des ressources et d’améliorer le rendement des cultures, tout en minimisant l’impact environnemental. » Le ministre a précisé que, pour l’heure, les Bahamas dépendent à 90% des importations. « Cependant, en diversifiant notre production agricole et en promouvant la culture de cultures nutritives cultivées localement, nous pouvons renforcer notre sécurité alimentaire et améliorer la santé publique », a-t-il assuré, tout en s’efforçant de galvaniser son auditoire en lançant : « Les Caraïbes recèlent un immense potentiel agricole. »

Haïti.
Le déploiement de policiers kenyans encore suspendu

Mardi 24 octobre, malgré le feu vert de l’Organisation des Nations-Unies pour déployer une force multinationale en Haïti, le Kenya, qui doit diriger cette force, a retardé la mise en œuvre de cette opération. Plus précisément, c’est la justice kenyane qui a prolongé la suspension du déploiement de policiers kenyans en Haïti. L’audience qui devait se tenir mardi a été repoussée car, comme l’explique RFI, toutes les parties n’ont pas encore rendu leurs arguments. « Pour l’heure, seuls les plaignants et le procureur général ont rendu leurs remarques », précise la correspondante de RFI à Nairobi, Gaëlle Laleix. L’avocat du parti de l’opposition (Alliance troisième voie), Charles Mitenga, déplore le fait que les ordres de la cour ne soient pas suivis : « Deux cents policiers kenyans se trouvent en Haïti, en reconnaissance. Certains s’entraînent même là-bas ! ». Pour le procureur général, Emmanuel Bitta, ce débat devrait avoir lieu au Parlement, non pas dans une cour de justice : « La cour et le Parlement vont se marcher sur les pieds. Selon la Constitution, le Parlement reste la première instance ». Les parties ont à présent trois jours pour soumettre leurs arguments à la cour. Une nouvelle audience a été fixée pour le 9 novembre 2023. Depuis trois mois, plus de 1.200 personnes ont été tuées en Haïti et près de 700 ont été victimes d’enlèvements, dont le nombre est en hausse de 244% entre juillet et septembre. Le chaos.