Saint-Barth - Arc de la Caraïbe caribeen

La Caraïbe en bref

République dominicaine.
Scandale autour des investissements scolaires

Le journal ElCaribe et le Dominican Today ont consacré des articles la semaine dernière au scandale des investissements gouvernementaux dans les fournitures scolaires. En effet, selon les éléments publiés par nos confrères, plusieurs milliers d’enfants n’ont pas reçu leurs manuels scolaires depuis des années. Or, une enquête (qui a fait suite aux déclarations du ministre de l’Éducation, Angel Hernandez, nommé en août 2022) a permis de découvrir que plus de cinq millions de livres et deux millions de différentes fournitures scolaires (dont des ordinateurs) ont été acheté. Or, une grande partie de ces équipements n’ont jamais été livrés. De fait, un grand nombre de manuels scolaires et d’autres fournitures ont été découverts dans trois des quatorze entrepôts du ministère de l’éducation. « Tout ce matériel a été acheté sur une période allant de 2012 à 2019 », écrit le Dominican Today, qui évoque parallèlement des investissements « fantômes » dans des projets de constructions d’écoles qui n’ont jamais été bâties. Ainsi, le quotidien qualifie de «caisse noire » la masse salariale du ministère de l’éducation.

Porto Rico.
Disparue depuis 30 ans, une étasunienne retrouvée

La nouvelle a été diffusée dans de nombreux journaux de la Caraïbe, des Etats-Unis et de France. Vendredi 3 mars, la police a annoncé avoir retrouvé une femme portée disparue depuis trente ans. Il s’agit de Patricia Kopta, aujourd’hui âgée de 83 ans et désormais pensionnaire dans une maison de retraite de Porto Rico. C’est son mari qui, en 1992, avait signalée sa disparition. Celui-ci s’est exprimé lors d’une conférence de presse organisée par la police de Pittsburgh, en Pennsylvanie, où le couple résidait déjà avant son mariage, en 1972. Il a notamment expliqué que son épouse avait changé de comportement après la perte de son emploi et qu’elle pouvait disparaître parfois pendant plusieurs jours. Elle s’était mise à prêcher dans les rues, annonçant la fin du monde, avant de s’éclipser. Patricia Kopta a erré dans le nord de Porto Rico pendant quelques années avant d’être identifiée comme une personne « dans le besoin » et intégrée dans une maison de soins pour adultes en 1999. Atteinte de démence progressive, elle a alors commencé à divulguer au personnel des détails sur sa vie. L’année dernière, une assistante sociale du foyer a estimé disposer de suffisamment d’informations pour alerter les autorités de son pays au sujet de cette femme. Un test d’ADN a confirmé son identité. Avant de basculer dans des prêches de fin du monde, la famille de Patricia Kopta raconte qu’elle a été une élève brillante avant d’être mannequin, professeure de danse et de travailler dans le domaine de la finance dans une entreprise de verre. Son époux, qui ne s’est jamais remarié et est âgé de 86 ans, a indiqué lors de la conférence de presse qu’il ne se rendrait pas à Porto Rico pour revoir son épouse. Il a expliqué que la savoir en vie suffisait à le rendre heureux. Quant à Patricia Kopta, elle a déclaré vouloir rester dans sa maison de retraite à Porto Rico.

Cuba.
Atterrissage d’urgence à la Havane

Un Boeing 737 MAX 8 de la compagnie aérienne low cost Southwest Airlines a été contraint d’effectuer un atterrissage d’urgence, dimanche dernier, sur le tarmac de l’aéroport José Marti de La Havane. Selon le site Air Journal, l’appareil venait de décoller de La Havane à destination de Fort Lauderdale, en Floride, quand des oiseaux ont heurté le nez de l’avion ainsi que le moteur droit, qui aurait explosé. La cabine s’est rapidement remplie de fumée et l’équipage a décidé de faire demi-tour et revenir dans la capitale cubaine. « L’atterrissage s’est bien passé et l’avion s’est immobilisé au large du terminal 8, entouré d’ambulances et de pompiers qui ont immédiatement refroidi l’appareil », écrit Air Journal. Les 147 passagers et les six membres d’équipage ont été évacués par les toboggans de secours. Personne n’a été blessé dans l’incident. Ils ont depuis rejoint Fort Lauderdale sur un autre vol de la compagnie.


Haïti.
60 morts et 50 disparus en 8 jours

Les affrontements entre gangs armés continuent de faire des ravages dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince. Selon les données de l'ONG (organisation non gouvernementale) Réseau National de Défense des Droits Humains, relayées par plusieurs titres de presse (Dominican Today, Caribbean National Weekly…), au moins 60 personnes sont mortes et une cinquantaine ont disparu au cours des huit derniers jours. Principalement dans le cadre de la guerre que se livrent deux coalitions de groupes armés (le G9 et le GPEP) pour occuper des zones de la ville. Une des nombreuses conséquences de ces affrontements est que des centaines de personnes ont été contraintes de fuir et d’abandonner leur domicile. Selon les vidéos qui circulent sur les réseaux, des centaines de maisons ont été incendiées. « En plus des morts, il y a des personnes brûlées à la suite de ces incendies criminels », écrit le Dominican Today. Par ailleurs, plusieurs écoles de Port-au-Prince ont fermé leurs portes depuis lundi. La semaine dernière, des dizaines d'enlèvements ont été enregistrés, dont des étudiants et des parents d'étudiants. « Malgré la tension, les autorités haïtiennes n'ont fait aucune déclaration et n'ont pas annoncé de mesures pour faire face aux combats de gangs », précise le journal. Une situation de plus en plus dramatique et un constat de l’ONG qui intervient alors même qu’un deuil de trois jours avait été décrété en début de semaine afin de rendre hommage à Gérard Latortue, 88 ans, ancien premier ministre entre 2004 et 2006.

Grenade.
Des descendants d’esclavagistes présentent officiellement des excuses

Le 28 février, deux jours avant la commémoration de la rébellion grenadienne du 2 mars 1795, sept descendants de la famille Trevelyan, de riches aristocrates de la couronne britannique, ont remis au premier ministre de Grenade, Dickon Mitchell, une lettre dans laquelle ils présentent leurs excuses « pour les actions » de leurs ancêtres esclavagistes. « Ses effets néfastes se poursuivent jusqu'à nos jours, est-il écrit dans le document. Nous répudions l'implication de notre ancêtre là-dedans, nous nous excusons auprès des descendants survivants des esclaves de ces domaines pour l'impact continu sur leur vie quotidienne, leur santé et leur bien-être. » Célèbre correspondante de la BBC, Laura Trevelyan, descendante et signataire, s’est engagé à verser 100.000 livres sterling (120.596 dollars) au comité local des réparations. « J'ai proposé ce chiffre parce qu'en ce moment, c'est ce que je peux me permettre de donner, a déclaré la journaliste dont les propos sont relatés par The New Today. Quand j'aurai 55 ans en août, c'est le moment où je pourrai réellement donner cet argent parce que je toucherai une pension de la BBC. Donc je prends une partie de la pension sous forme de paiement en espèces à donner au peuple de la Grenade. » Elle a ajouté avoir appris en 2013 que sa famille avait possédé des esclaves à Grenade et qu’elle lutte depuis contre le poids de cette histoire. Dans sa lettre d’excuses, les sept membres de la famille Trevelyan appellent le gouvernement britannique à se joindre au processus de « justice réparatrice ».

Bermudes.
50.000 dollars pour travailler sur la légalisation du cannabis

Il y a six mois, un projet de loi de légalisation du cannabis a été rejeté par la Grande-Bretagne. Le gouvernement n’a toutefois pas abandonné l’idée de développer une industrie qui proposerait « un cannabis légal de classe mondiale ». Ainsi, mardi dernier selon le Caribbean National Weekly, le ministère des Affaires juridiques a annoncé avoir prévu un budget de 50.000 dollars destiné à travailler sur la législation afin de permettre une légalisation. De son côté, le premier ministre David Burt a déclaré que le refus d'approuver la législation sur le cannabis menaçait de « détruire » les relations de l'île avec la Grande-Bretagne.


Saba.
Un vol supplémentaire de Winair pour les évacuations sanitaires

Un article du Saba News annonce que la Care and Youth Caribbean Netherlands (ZJCN) commencera à utiliser des vols réguliers de la compagnie Winair pour certaines de ses urgences médicales, trois jours par semaine. Une décision qui a été prise par la direction de Winair après une consultation avec « l'entité publique » Saba. La compagnie a décidé d'ajouter un vol direct supplémentaire depuis Sint-Maarten. Ces nouvelles rotations ont débuté hier, mercredi 8 mars, et auront lieu les lundis, mercredis et vendredis. Départ à 9h20 de Sint-Maarten et de Saba à 9h50. « Le commissaire au tourisme Bruce Zagers a déclaré que Saba a longtemps fait pression pour que Winair soit le principal transporteur pour les références médicales », écrit le Saba News. Grâce à ces vols supplémentaires, la capacité entre Saba et Sint-Maarten augmente de 96 sièges. Ils s’accompagnent aussi de nouvelles rotations pour Saint-Eustache.

Jamaïque.
Des appels à abroger une loi qui criminalise l’homosexualité

Plusieurs appels, internationaux et nationaux (plus discrets), ont récemment été lancés pour que le gouvernement de la Jamaïque abroge une loi qui date de l’époque coloniale et qui criminalise l’homosexualité. « Des requêtes qui interviennent alors qu'un nombre croissant d'îles de la région conservatrice des Caraïbes abrogent des lois similaires qui demandent souvent des peines d'emprisonnement à perpétuité et des travaux forcés », écrit le Caribbean National Weekly. La Jamaïque continue de résister et est considérée comme la nation des Caraïbes la plus hostile envers les homosexuels. En 2022, 411 incidents violents envers des personnes ont été signalés, contre 377 en 2021, selon une association de protection de la communauté LGBTQ. Des données qui, selon le président de cet organisme, « ne rendent pas compte du degré de violence constaté ». Le gouvernement jamaïcain affirme qu'il n'applique pas ses lois anti-sodomie de 1864, mais les militants affirment que leur maintien dans les textes encourage l'homophobie et les actes de violence contre la communauté homosexuelle. Plusieurs îles de la Caraïbe ont abrogé des lois similaires, comme la Barbade en décembre dernier, Antigua-et-Barbuda et Saint-Kitts-et-Nevis. En revanche, outre la Jamaïque, la Grenade, la Dominique et Saint-Vincent-et-les-Grenadines disposent toujours de lois criminalisant l’homosexualité.

Saint-Martin.
Des contrôles renforcés dans les restaurants de plage

Le préfet de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, Vincent Berton a déclaré la semaine dernière qu’il entendait ordonner un renforcement des contrôles dans les établissements de plage. « La situation des bords de mer à Grand Case est pour l’heure préoccupante, a-t-il précisé à notre consœur du 97150. Certains établissements de restauration sont dans l’illégalité manifeste et s’autorisent des actions qui vont au-delà de ce que le droit leur accorde. Pour certains d’entre eux, nous avons constaté une occupation illégale du domaine maritime et nous allons renforcer les contrôles à leur endroit. Mais nous allons aussi contrôler les autres établissements, afin qu’ils restent vigilants et responsables. Le littoral est un bien commun à l’île, et chacun doit pouvoir en jouir en respectant le droit commun. »

 

Journal de Saint-Barth N°1510 du 10/03/2023

Une consommation qui assèche l'île
La santé au coeur des débats