Saint-Barth - Arc de la Caraïbe caribeen

La Caraïbe en bref

Jamaïque.
Le gouvernement réclame toutes les armes illégales
Andrew Holness, le premier ministre de la Jamaïque, a annoncé vendredi dernier que le gouvernement paierait jusqu'à l’équivalent de 4.000 dollars étasuniens en monnaie locale aux personnes qui fourniraient des informations menant à la saisie d'armes illégales et à l'arrestation de criminels recherchés. Selon le Jamaica Observer, alors que le taux de criminalité continue d’être incontrôlable en ce début d’année (déjà 112 meurtres enregistrés, alors que 1.463 ont été répertoriés en 2021), le gouvernement jamaïcain se lance dans une ambitieuse campagne baptisée « Get Every Illegal Gun ». En 2017, la Jamaïque avait lancé un programme similaire grâce à un apport étasunien de cent millions de dollars. L’administration avait alors déboursé 150.000 dollars jamaïcain pour une arme semi-automatique, 100.000 pour les fusils de chasse et 75.000 pour les armes de poing. Selon une enquête publiée par le New York Times, environ 200 armes illégales sont introduites chaque mois en contrebande dans le pays depuis les États-Unis. Le Caribbean National Weekly rappelle que des programmes de rachat d'armes ont été mis en place dans d'autres pays dans le passé. Comme en Argentine, en Australie, au Brésil, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis. Selon un rapport de Gleaner, la Nouvelle-Zélande a récupéré 50.000 armes à feu en 2019 en échange de 66 millions de dollars. Brooklyn, à New York, a récolté 659 armes à feu en 1999. Lors du mandat de Michael Bloomberg, la ville de New York a récupéré plus de 1.400 armes entre mai et août 2002. La différence est que dans ces pays, la grande majorité des armes collectées étaient la propriété légale de la personne qui était en leur possession. Réclamer des armes illégales relève d’une tout autre problématique.

Haïti.
Six morts et 500 familles déplacées après 36 heures d’inondations
2022 ne semble pas s’annoncer sous des auspices plus radieux pour Haïti. En effet, après une série de tremblements de terres qui ont fait plusieurs centaines de victimes dans plusieurs régions (JSB 1458), ce sont des pluies torrentielles qui se sont abattues pendant 36 heures sur des villes du Nord-Ouest et du Nord-Est du pays. Selon différents articles parus dans des journaux haïtiens, au moins six personnes ont perdu la vie et une autre est portée disparue depuis le 31 janvier. L'Agence de protection civile explique que le centre historique de Cap-Haïtien a été inondé et que des arbres ont été déracinés par des vents violents. Depuis le 2 février, la collaboration entre plusieurs partenaires nationaux et internationaux a permis l’envoi d’un convoi de produits de première nécessité pour les plus de 500 familles déplacées dans un abri temporaire dans la ville côtière nord de Fort Liberté.

Barbade.
Un premier discours historique pour la présidente Mason
Samedi 5 février, la présidente de la nouvelle république de la Barbade (depuis le 30 novembre dernier, JSB 1449), dame Sandra Mason, a déclamé son premier discours devant le Parlement. Le Barbados Today s’en fait évidemment l’écho. La cheffe d’Etat a déclaré : « Les valeurs fondamentales sous-tendront les nouveaux cadres politiques que mon gouvernement entend mettre en place, soutenus par les moteurs de la transformation nationale de la Barbade que sont la qualité de vie, la propriété et la sécurité financière, les avantages des énergies renouvelables, l'accession à la propriété, la vie communautaire et familiale, l’identité nationale et la citoyenneté active, l’éducation... » Etc. La présidente a également évoqué sa volonté de faciliter l’émancipation des Barbadiens, particulièrement vis-à-vis de l’accès à la propriété et à un bien-être financier. Elle a annoncé qu’un fonds de richesse va être créé, notamment pour que tous des Barbadiens profitent des retombées des activités touristiques. Par ailleurs, la présidente a indiqué que 1,4 milliard de dollars vont être consacrés à des projets dans le secteur privé tandis que les dépenses du gouvernement pour les projets du secteur public s’élèveraient à 122,5 millions de dollars. Sandra Mason a précisé que ces projets généreraient cumulativement 5.050 emplois dans la construction dont environ 3.600 emplois à temps plein. De plus, elle entend puiser dans l'économie culturelle, créative et patrimoniale du pays grâce notamment à un calendrier d'événements sur 52 semaines intitulé «Eventful Barbados ». Celui-ci permettra de transformer les principales villes de l'île en centres de divertissement et de loisirs. Pour exemple, le Queen's Park est destiné à être transformé en « centre culturel de l'île ».

Saba.
Pas de diplôme pour les lauréats
Les élèves de la Saba Comprehensive School ont passé leurs examens (Caribbean secondary education certificate) en juin et juillet dernier. Problème : six mois après, les lauréats n’ont toujours pas reçu leur diplôme d’études secondaires. Selon le Saba News, la raison de cette absence de document pour valider la fin de leur cycle d’étude provient du fait que l’examen passé par les étudiants de la SCS ne présentait qu’un niveau « Cambridge B1 » en néerlandais. Or, pour être valable, il doit être de niveau « B2 ». Les parents d’élèves s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants qui, sans ce diplôme, risquent de rencontrer des difficultés pour poursuivre leurs études. De son côté, l’école travaille à trouver une solution. Une rencontre au ministère de l’Education est programmée. Toutefois, pour les élèves, l’incertitude demeure.

Saint-Vincent-les-Grenadines.
Le taux de vaccination déterminant pour la tenue du carnaval
Si le premier ministre de Saint-Vincent, Ralph Gonsalves, a bien annoncé que le carnaval aura lieu cette année, il a précisé lors d’une allocution radiophonique que « les autorités sanitaires intensifieront leurs efforts de vaccination au cours des deux prochains mois dans l'espoir de vacciner (contre le coronavirus) 70% des 80.000 personnes âgées de 12 ans et plus ». Lors des deux dernières années, le « Vincy Mas » a été suspendu par le gouvernement. « Chaque société a besoin d'occasions pour se libérer, a déclaré Ralph Gonsalves. C'est une catharsis. Vous travaillez tout le temps et vous devez avoir quelque chose qui libère votre énergie. Il y a toutes sortes d'événements. Vous faites ça avec le sport, avec des événements culturels. Le carnaval est l'une de ces activités, avec des milliers de personnes impliquées. Même ceux qui ne sortent pas et en profitent à la maison. » Le premier ministre a également rappelé que, en plus du Covid, Saint-Vincent a été touchée par l’éruption du volcan de la Soufrière et le passage de l’ouragan Elsa en 2021. Il est donc indispensable pour la population de pouvoir « évacuer » ces événements par le biais du carnaval.


Trinidad-et-Tobago.
Un bébé tué lors d’une intervention des garde-côtes
Selon un communiqué officiel repris par différents organes de presse dont le Trinidad-et-Tobago Newsday et La Première, des garde-côtes de Trinidad-et-Tobago ont ouvert le feu sur une embarcation de migrants vénézuéliens lors d’une opération d’interception, le samedi 5 février. Un bébé d’un an est décédé dans les bras de sa mère. Dans ce communiqué, il est expliqué que le TTS Scarborough, navire des garde-côtes, a lancé une série d’avertissements (haut-parleur puis tirs de sommation) à l’embarcation, entrée illégalement dans les eaux territoriales de Trinidad-et-Tobago. Celle-ci a toutefois poursuivi sa route. « Le bateau a continué à vouloir s’échapper et a poursuivi ses manœuvres agressives, est-il précisé dans le communiqué. Les agents ont craint pour leur vie et ils ont tiré dans les moteurs du bateau pour tenter de le stopper. »
Ce n’est qu’après avoir abordé le navire que les garde-côtes ont constaté que des migrants s’y trouvaient. Parmi eux, une femme qui tient son bébé dans ses bras. Elle est blessée et est transportée jusqu’à un centre médical pour y être secourue. Son enfant, en revanche, est déjà décédé. Le bateau avait quitté le Delta Amacuro, un État du Venezuela situé à l’Est du pays. Selon la Plateforme régionale de coordination inter-institutions pour les réfugiés et les migrants du Venezuela (R4V), en janvier 2022, il y avait environ 28.500 réfugiés et migrants vénézuéliens à Trinité-et-Tobago. Plus de six millions de réfugiés et migrants du Venezuela ont été dénombrés dans le monde, dont la grande majorité se trouve dans des pays d’Amérique du Sud et de la Caraïbe. Selon l’Organisation des Nations-Unies, Trinidad-et-Tobago compte environ 25.000 ressortissants vénézuéliens. Le gouvernement de Trinidad-et-Tobago a, depuis quelques mois, considérablement durci sa politique d’expulsion des migrants.

Saint-Eustache.
Un premier décès lié au Covid
Depuis l’apparition du coronavirus, Saint-Eustache n’avait pas eu à dénombrer une seule victime. Ce n’est malheureusement plus le cas après le décès de Efraim Taricius « Pito » Cecilia, âgé de 50 ans. Opérateur principal du département de l’électricité et de la distribution, il a été pendant des années un membre des volontaires du corps de Saint-Eustache. Son inhumation au cimetière catholique romain, le 2 février, a soulevé une grande émotion.

Saint-Martin.
Daniel Gibbs lâché de toute part
La fin de mandat du président Daniel Gibbs ressemble à un naufrage. A tout le moins au regard du nombre de ses « alliés » qui abandonnent l’un après l’autre le navire de la majorité. Depuis le début de l’année, pas moins de six élus territoriaux ont mis les voiles, et pas les moindres. La dernière en date est la première vice-présidente, Valérie Damaseau. Celle-ci n’a pas quitté ses fonctions, non, elle a juste annoncé prendre ses distances avec le parti du président Gibbs (Union pour la démocratie). Un procédé des plus étranges mais l’élue n’est pas la première à s’éloigner du président sortant. Avant elle, la sénatrice (et conseillère territoriale) Annick Petrus, le 2e vice-président Yawo Nyuadzi, la 3e VP Sofia Parti et les conseillers Maud Ascent-Gibbs et Roméo Pipper avaient déjà pris le large.

 

Journal de Saint-Barth N°1459 du 10/02/2022

Bruno Magras quitte la scène politique