Saint-Barth - La Confiance

Le patrouilleur de la Marine nationale aux Antilles Guyane, La Confiance, était amarré au quai du général de Gaulle, en face de la capitainerie de Gustavia.

A bord de La Confiance : immersion au cœur d’un patrouilleur de la Marine nationale

Sous le soleil de Gustavia, un petit groupe s’avance sur le quai. Le patrouilleur La Confiance est là. Les marins accueillent les visiteurs, avec le sourire. Enfants curieux, parents attentifs, habitants et touristes se mêlent dans une ambiance chaleureuse. L’atmosphère est détendue, presque familiale. Dès les premiers pas sur le pont principal, le décor s’impose. A l’avant, un canon Narwhal téléopéré attire tous les regards. « C’est notre arme principale », lance le marin chargé de la visite, aussitôt cerné de questions. À l’arrière, ce sont les zodiacs et les grues d’embarquement qui captent l’attention, des outils essentiels lors des opérations en mer. La visite se poursuit à l’intérieur du bâtiment, les couloirs étroits et l’ambiance feutrée contrastent directement avec la lumière extérieure. Sur la passerelle, les enfants se bousculent pour toucher la barre pendant qu’on leur montre les commandes et les instruments de navigation. Les adultes, eux aussi, s’arrêtent longuement sur le poste, souvent surpris par la complexité et la technicité du matériel. Beaucoup découvrent pour la première fois l’intérieur d’un bâtiment militaire, et les échanges avec les marins sont nombreux. Dans le PC opération, les écrans de surveillance, les radars et les communications donnent un aperçu concret du rôle stratégique du navire dans la sécurisation des eaux françaises.  Un peu plus loin, une cellule de rétention surprend : une pièce métallique, fermée, utilisée pour garder temporairement les personnes interpellées, trafiquants, pêcheurs illégaux, suspects.

A la barre, une jeune cheffe de quart 

Aspirante Duverger Nédellec, chef de quart sur le patrouilleur La Confiance, nous parle de la vie a bords et des missions menées dans les eaux caribéennes. 

Parmi l’équipage, l’aspirante Duverger-Nédellec répond volontiers aux questions. Actuellement en contrat d’un an en tant que volontaire officier aspirant, elle est cheffe de quart « Je suis responsable de la navigation pendant mes quarts, sous les ordres du commandant ».  Elle est arrivée en janvier et repartira en août. À bord de La Confiance, 26 marins assurent le fonctionnement quotidien du bâtiment. En fonction des missions, l’équipage peut être renforcé par des marins fusiliers, comme c’est le cas actuellement avec cinq militaires venus de Toulon. Spécialisés dans la sécurisation et l’intervention, ils accompagnent les équipes lors des opérations du contrôle en mer, notamment dans le cadre de la lutte contre la pêche illégale ou le narcotrafic. Leur rôle est de sécuriser les équipes de visite à bord d’un bateau suspect. La vie à bord est rythmée par les quarts, les tâches techniques et les exercices d’entraînement. «On fait régulièrement des « Securex » : des exercices de sécurité incendie, de tir, d’évacuation. On s’équipe comme en opération pour rester prêts à réagir en cas d’urgence », explique l’aspirante. Le navire opère principalement au large de la Guyane. Ses missions : la surveillance des tirs de fusées depuis Kourou, surnommés les « tirs Titan », la lutte contre la pêche illégale en zone brésilienne, et les opérations anti-drogue. Depuis le début de l’année, La Confiance a déjà intercepté 19,5 tonnes de stupéfiants. «La dernière saisie a eu lieu en janvier sur un pétrolier. On le pistait pour comportement suspect. Une fois monté à bord avec l’équipe de visite et les fusiliers, on a contrôlé la cargaison et découvert la drogue. L’équipage a été arrêté et remis aux autorités à Fort-de-France », nous explique l’aspirante Duverger Nédellec.  L’escale à Saint-Barthélemy a aussi une portée symbolique. « C’est notre île marraine, confie-t-elle. On a un partenariat avec Saint-Barth. Ces moments de rencontre, sont importants pour le lien avec la population, pour faire découvrir notre métier et représenter la Marine. » Une journée de découverte qui aura, peut-être, fait naître quelques vocations.

 

Journal de Saint-Barth N°1619 du 05/06/2025

Conseil Territorial
Festival de théâtre