Une série d’incidents a perturbé le quotidien des habitants du quartier de Lorient en début d’année. Des incivilités, principalement, qui ont entraîné des interventions supplémentaires de la gendarmerie et une implication plus visible de la Collectivité. Par ailleurs, une convention a été passée entre la Collectivité de Saint-Barthélemy et la délégation territoriale de la Croix Rouge de Saint-Martin afin de mener des actions sur le terrain. Notamment par le biais de maraudes qui permettent d’aller à la rencontre des personnes qui, parfois, se trouvent en situation d’errance dans la rue. Même si elles ne sont guère nombreuses sur l’île.
Ainsi, depuis le mois de janvier, l’équipe mobile d’intervention sociale (Emis) et un professionnel de l’Espace santé jeune sont mobilisés à Saint-Barth. Si l’Emis effecfue déjà des maraudes à Saint-Martin, le public auquel elle est confrontée à Saint-Barth est assez différent. « A Saint-Martin, on rencontre des personnes mises à l’écart, qui se cachent parfois et qui peuvent être en situation de grande précarité, explique Sabrina Habhab, responsable de l’équipe mobile. A Saint-Barthélemy, on se concentre sur les personnes qui sont dans la rue. Pour savoir si elles ont besoin d’aide, que ce soit socialement ou administrativement, ou tout simplement pour créer du lien. Nous sommes là pour les raccrocher à la société, les réinsérer petit à petit. » Un problème qui s’avère des plus relatifs à Saint-Barth.
« Des cas isolés »
En effet, comme le précisent Sabrina Habhab et Mimouna Taïbi, éducatrice spécialisée, les personnes rencontrées à Saint-Barth sont présentes sur l’île pour y travailler. Et quand elles n’en ont pas, « ce sont des personnes qui sont toujours en recherche de travail », assure Sabrina Habhab, qui ajoute : « A partir du moment où les gens retrouvent du travail, on ne les voit plus. » En réalité, les personnes en situation d’errance ne sont jamais plus d’une dizaine. « Mais d’autres peuvent être à la limite de cette situation », indique Mimouna Taïbi. Comme des travailleurs qui touchent du doigt la précarité car ils ne disposent pas d’un logement. Ou quand ce dernier est si insalubre que leur occupant préfère dormir ailleurs. Dans une voiture ou sur une plage, par exemple. Mais, là encore, Sabrina Habhab et Mimouna Taïbi insistent sur le fait que les personnes qui se trouvent dans ces situations sont très peu nombreuses sur l’île. «Ce sont des gens qui sont venus pour travailler, qui cherchent un logement, répète Sabrina Habhab. Ce sont des personnes que l’on va pouvoir accompagner. » D’autres cas peuvent être évoqués, comme ceux des travailleurs qui passent d’île en île qui, lorsqu’ils arrivent à Saint-Barthélemy, peuvent se retrouver dans l’embarras s’ils ne décrochent pas un emploi. Des cas rares, une fois encore.
Pour la Croix Rouge, les maraudes sont aussi l’occasion d’entrer en contact avec des natifs de l’île qui n’ont pas été en mesure de suivre l’évolution de l’île. Ce qui les a placés en situation de relative précarité. « Mais une fois encore, ce sont des cas isolés, martèle Sabrina Habhab. On parle ici de deux à cinq personnes. »
Dans ce tableau qui se révèle peu préoccupant, la jeunesse n’a pas vraiment sa place. En tout cas, les équipes de la Croix Rouge ne croisent que très rarement la route de jeunes lors des maraudes. En revanche, les équipes sont présentes au collège Mireille Choisy par le biais d’une cellule d’écoute à l’attention des élèves. Sans oublier les travaux menés avec l’Aide sociale à l’enfance et, bien évidemment, la direction territoriale de la cohésion sociale.