Saint-Barth - PMI petite enfance

La PMI en recherche d’assistantes maternelles

A Saint-Barthélemy, la PMI (Protection maternelle infantile) est l’organisme responsable des modes de garde d’enfants. Pas une mince affaire puisque la question du manque de possibilités offertes aux familles ressurgit régulièrement dans le débat public. Pourtant, la PMI s’efforce de trouver des solutions, comme l’explique le docteur Pauline Codrons. « C’est un travail en continu, assure la praticienne. Notamment pour promouvoir la profession d’assistante maternelle. Malheureusement, peu de personnes s’y engagent. » Un manque d’attraction qui s’explique par plusieurs facteurs.

130 places agréées
Dans un premier temps, même si cela semble évident, embrasser une carrière d’assistante maternelle (« Qui n’est pas réservée aux femmes », insiste le docteur Codrons) implique d’avoir l’envie de travailler avec des enfants. De plus, à Saint-Barthélemy, un autre aspect se révèle tout aussi primordial : celui du logement. Car, si la Collectivité territoriale a mis à disposition en 2020 une structure (la Maison des assistantes maternelles) à Lorient, celle-ci n’abrite que quatre des trente-quatre professionnelles actives de l’île. Et même si la Collectivité a prévu d’ouvrir un autre espace, avec un loyer modéré, pour favoriser un regroupement, la situation reste délicate. D’autant qu’il n’est pas toujours évident de travailler à domicile.
Parce qu’il faut disposer d’un logement suffisamment spacieux, mais aussi que le propriétaire des lieux accepte qu’une activité de garde d’enfants soit entreprise sur place.
Pour l’heure, trente assistantes maternelles travaillent à domicile. Chacune ne peut accueillir que quatre enfants de moins de trois ans. « Il existe donc environ 130 places agréées actives, constate le docteur Pauline Codrons. Or, nous avons eu une grosse année en 2020 avec 106 naissances, puis 96 en 2021 et 84 en 2022. Et 2023 devrait être assez similaire. » Par conséquent, les arrivées de nouveaux “ti mouns” vont se multiplier dans les prochaines années.

Objectif 40 assistantes maternelles
Si trois nouvelles demandes d’agrément pour des gardes à domicile sont actuellement à l’étude, la PMI poursuit sa quête d’assistantes maternelles. « Il faudrait que nous disposions de quarante professionnelles, estime le docteur Codrons. C’est notre objectif, pour avoir un équilibre entre l’offre et la demande. Mais il faut que des jeunes entrent dans le métier. Parce que l’on a des assistantes maternelles qui vont partir à la retraite, et puis il y a aussi les changements de carrière et les départs de l’île. » Pour atteindre son objectif, la PMI mise sur la formation.
Une session est programmée pour le mois de novembre. Mais pour qu’elle se tienne, il faut que la PMI dispose de suffisamment de candidats. «Pour le moment, nous n’en avons que trois, grimace Pauline Codrons. On espère en avoir plus d’ici à novembre. Il y a 80 heures à suivre, après il est possible d’accueillir des enfants. En plus, grâce à l’implication de la PMI, tout peut aller très vite. » Une réunion d’information a été organisée en ce sens vendredi au centre médico-social de Gustavia, au Fort Gustaf. « Il y a aussi un CAP petite enfance sur l’île et nous sommes partants pour que les apprentis puissent obtenir l’agrément et travailler, souligne le médecin. Mais ils préfèrent souvent se tourner vers d’autres activités que la garde d’enfants. Pourtant, les élèves effectuent un stage chez une assistante maternelle. On en profite pour essayer de les orienter vers cette profession. » Mais la difficulté à séduire et recruter demeure.
Fort heureusement, une section « toute petite enfance » au sein du groupe scolaire de Gustavia permet de palier, dans une certaine mesure, aux manques. Qui restent toutefois bien réels. De plus, la PMI doit se montrer vigilante face au développement de gardes illégales. Dernièrement, deux mises en demeure ont été adressées à des assistantes maternelles non agréées. « On fait en sorte, dans la mesure du possible, que ces personnes entrent dans un cadre légal », explique Pauline Codrons, qui insiste : « Le métier d’assistante maternelle est aussi ouvert aux hommes ! » Quant aux critères, ils ne sont pas insurmontables. Il suffit notamment de parler le français et de disposer d’un casier judiciaire vierge de toute mention éliminatoire. Et puis, bien entendu, il faut avoir envie de travailler avec des enfants. Pas la moindre des motivations.

Journal de Saint-Barth N°1535 du 05/10/2023

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