Le préfet Vincent Berton entend mener « un travail d’envergure contre les stupéfiants »

Vincent Berton a succédé à Serge Gouteyron au poste de préfet de Saint-Martin et Saint-Barthélemy depuis le 28 mars dernier, date officielle de sa prise de fonction. De passage à Saint-Barth en milieu de semaine dernière, il a décliné pour le JSB les grands axes de sa mission. Si le représentant de l’Etat dans les îles du Nord estime « confortable » son arrivée dans un contexte de changement de gouvernance territoriale sur les deux îles, il multiplie les rencontres avec les différents acteurs économiques et sociaux afin d’affiner sa vision et sa compréhension des territoires. « Je serais assez humble pour reconnaître que je n’ai pas encore le sentiment de bien connaître Saint-Barth, assure-t-il. C’est un territoire très autonome mais c’est la France et je constate que les gens sont très attachés à la nation française. » Une raison, parmi d’autres, qui renforce la conviction du préfet qu’il est nécessaire « d’affirmer davantage la présence de l’Etat » à Saint-Barth, principalement dans les domaines de la sécurité et des dispositifs de gestion de crise. « C’est ce qu’attendent les gens de l’Etat », déclare Vincent Berton.
Il pointe notamment « une accidentologie supérieure à la moyenne nationale » liée à « des conduites à risques ». Il annonce donc d’ores et déjà « des actions de contrôle et de répression » conduites en partenariat avec la police territoriale et considère qu’une réflexion doit être menée sur le quad et sa dangerosité. « La route tue mais peut aussi paralyser à vie », rappelle-t-il.
Parallèlement, le préfet estime que les problèmes liés à la circulation et à la consommation de stupéfiants sur l’île ne doivent plus être ignorés. « Il faut faire en sorte que cette question ne soit plus taboue, déclare-t-il. On sait qu’il y a une facilité d’accès aux produits à Saint-Barth et je n’ai pas l’intention de fermer les yeux là-dessus. C’est important en terme de santé publique, mais il existe aussi un risque de déstabilisation de Saint-Barthélemy. » Par conséquent, Vincent Berton entend « intensifier les opérations de contrôle » sur les stupéfiants. Un « travail d’envergure » qu’il souhaite mener en coopération avec la Collectivité, les hôteliers et l’ensemble des acteurs économiques de l’île.
Sur l’épineux dossier de la santé, le préfet Berton met l’accent sur l’importance à apporter une meilleure organisation pour les évacuations sanitaires. Notamment de nuit. « Il y a une articulation à trouver entre les deux îles », insiste-t-il. Par ailleurs, s’il admet « ne pas avoir complètement la main » sur le sujet de la santé, apanage de la direction de l’Agence régionale de santé, il remarque que la direction de l’hôpital a exprimé sa volonté de se montrer plus efficace dans l’accueil des patients.
Ancien secrétaire général du préfet de Haute-Corse (2004), de Guyane (2006) et des Hauts-de-Seine (2017), Vincent Berton a l’intention d’apparaître régulièrement - et surtout officiellement - à Saint-Barthélemy.