Le bilan de l’édition 2025 de la course transatlantique entre Concarneau et Saint-Barthélemy est exceptionnel, tant d’un point de vue sportif que populaire. A tel point que l’envie de voir le Figaro Cap StBarth s’aligner au départ en 2027 trotte déjà dans quelques têtes.
«Cette transat, je ne l’oublierai jamais.» Par ces mots, publiés en ligne mardi, Cindy Brin partage autant ses pensées que le sentiment qui anime toutes les personnes qui ont suivi l’édition 2025 de la Transat Paprec en double mixte. Arrivée en troisième position sur Cap StBarth avec son compagnon de traversée Thomas André, la navigatrice a entraîné une grande partie de la population de l’île dans le sillage du Figaro armé par la Collectivité territoriale. Par conséquent, à l’heure de dresser le bilan de l’événement, il paraît difficile d’y trouver la moindre trace d’un aspect négatif.
Conseiller territorial responsable des Affaires sportives, David Blanchard songe immédiatement à toutes les personnes et organismes qui ont participé au succès de l’édition. Du service des sports de la Collectivité avec Magali Maxor, du port de Saint-Barthélemy et de ses agents, du Comité du Tourisme avec l’engagement permanent de Shirley Brin Dufay, sans oublier le Saint-Barth Yacht Club, la ville de Concarneau, Paprec Energies et bien entendu OC Sport Pen Duick. « Le projet a été entièrement soutenu par la Collectivité, rappelle-t-il. Tous les élus ont été consultés pour les couleurs du bateau, le nom, etc. » Pour armer le bateau, un investissement de près de 200.000 euros a été nécessaire. Le coût de l’organisation de toute la manifestation est environ de 450.000 euros. « Quand Cindy est venue il y a deux ans à Concarneau avec les jeunes du Saint-Barth Yacht Club, je lui ai demandé si elle était partante pour faire la Transat et elle m’a répondu que oui, se souvient David Blanchard. A partir de là, on a tout fait pour que ça arrive. C’est un pari gagnant. Elle a fait rêver tous les gamins de l’école de voile. Je crois qu’elle ne se rend pas compte de ce qu’elle a fait. Elle est comme un diamant brut, elle est faite pour ça. »
L’hommage de Cindy à Thomas
Dans ses éloges, David Blanchard n’oublie pas Damien Cloarec qui a préparé Cap StBarth et a été le « gourou » de Cindy Brin et de Thomas André qui s’est révélé en marin « exceptionnel ». Cindy Brin rend un hommage vibrant d’émotion à son partenaire. « Ce n’est pas qu’une course que nous avons traversée, c’est une aventure humaine, une épreuve de vie, un défi hors normes, écrit la navigatrice. Cette traversée m’a fait toucher du doigt mes limites — physiques, mentales, émotionnelles. Le sommeil morcelé, le corps mis à rude épreuve, les moments de doute, les silences lourds au milieu d’un océan infini… et pourtant, à chaque instant, il y avait ta présence. Solide. Fiable. Engagée. Et surtout humaine. Tu m’as offert plus qu’un poste à bord. Tu m’as offert ta confiance, et ça, c’est immense. Tu m’as poussé à aller chercher en moi des ressources que je ne soupçonnais pas (…) Il y a eu des moments magiques aussi. Des instants suspendus, hors du temps. Des levers de soleil au milieu de nulle part, des heures de manœuvres en parfaite coordination, des silences habités, et cette fierté partagée, silencieuse, à chaque mille gagné dans le bon sens. »
Quelques jours après avoir vécu les arrivées avec l’intensité d’un jeune fan, Xavier Lédée dresse le bilan de la course dans son bureau présidentiel. « Nous avons eu de beaux vainqueurs et un résultat sportif exceptionnel avec Cindy, Thomas et Damien qu’il ne faut pas oublier, souligne l’édile. L’organisation a été plutôt fluide et la population a apprécié de pouvoir suivre la course. Un équipage local, c’est évidemment un plus. » De fait, le président de la Collectivité a déjà l’esprit tourné vers l’édition 2027. « On a la volonté de garder le bateau Cap StBarth, assure-t-il. Il n’y a pas de raison que ça ne se fasse pas. On aura une meilleure maîtrise des coûts et il faut offrir cette possibilité à d’autres marins de l’île. Ce sont des choses dont on va discuter rapidement. » Quant à savoir si Cindy Brin repartira pour une deuxième traversée en 2027, elle seule détient la réponse. Après tout, Cap StBarth, c’est un peu son bateau !
Des anciens à ne pas oublier
Depuis la création de la Transat, en 1992, plusieurs navigateurs de Saint-Barth ont effectué la traversée sur des bateaux locaux.
Guillaume Barraud et Kristoffer Jonsson sur AGF St Barth Assurances en 1994 (15e), Markku Harmala et Richard Lédée en 2000 et 2002 sur AGF St Barth Assurances (25e puis 10e), Luc Poupon et Jeff Lédée sur Avis Ile de St Barthélemy en 2002 (17e), Miguel Danet et Eric Péron sur Concarneau Saint-Barth en 2008 (3e) puis sur Unique Properties en 2018 (8e) et l’Egoïste / La Cantina en 2021 (6e), Lucky Poupon et Ronan Guérin sur Solar Inox en 2008 (2e), Miguel Danet et Damien Cloarec sur Concarneau Saint-Barth en 2010 (22e), Richard Lédée et Christophe Lebas sur mémoirestbarth.com en 2010 (25e), Renaud Nicot et Guillaume Farsy sur Cornouailles Solidarité St Barth en 2018 (16e).