«Allez accélère on t’attend là ! » Dans l’enceinte du Centre de secours, le formateur donne de la voix. L’affaire est sérieuse et ses élèves ne doivent pas relâcher ni leurs efforts, ni leur attention. Depuis le 18 septembre, une vingtaine de sapeurs-pompiers volontaires du Service territorial d’incendie et de secours (Stis) suivent une formation intensive sous l’autorité de cinq sapeurs professionnels. Des chefs d’équipes qui ne ménagent pas leurs ouailles. Car pendant leur stage de sept jours, ces derniers doivent intégrer les techniques d’intervention sur des incendies mais aussi celles inhérentes aux sauvetages. Dans toutes les situations.
« Un gros engagement
physique »
« Il s’agit d’une formation pratique en situation et sur le terrain qui vient compléter une formation théorique effectuer à distance », explique le chef de centre, le lieutenant Laurens. Un feu dans une villa, un autre sur le site industriel d’incinération de Ouanalao Environnement, une opération de sauvetage dans une gaine d’ascenseur enfumée ou dans les grottes de Gouverneur, les stagiaires sont confrontés à des exercices très spécifiques. « Ce genre de formation nécessite un gros engagement physique, assure le lieutenant Laurens. On a donc également mis en place un soutien opérationnel au niveau sanitaire avec des zones de repos, d’hydratation. Il faut avoir en tête que quand un binôme est engagé dans une zone enfumée, il n’en sort pas indemne. Donc, avant d’y retourner, il faut prendre un temps aussi vital que nécessaire, surtout aux Antilles en raison de la chaleur. »
Dans leur tenue réglementaire, les volontaires vont donc en baver jusqu’à ce vendredi 24 septembre. « On a des gens qui disposent déjà de dix ans d’expérience, donc avec ce stage on augmente leurs compétences », remarque le chef de centre. Une séquence qui profite également aux cinq formateurs qui, dans le même temps, perfectionnent leurs méthodes d’encadrement.
Recrutement annuel
Le Stis est composé de 54 sapeurs-pompiers opérationnels. 13 sont professionnels et 41 volontaires. « Parmi eux on trouve des sapeurs, des caporaux, des officiers, souligne le lieutenant Laurens. Ils peuvent évoluer dans la hiérarchie. Nous en avons d’ailleurs un qui est actuellement en formation à l’Ecole nationale des officiers des sapeurs-pompiers. Chaque année, nous recrutons. » Sous certaines conditions physiques et psychologiques, bien évidemment. De nouvelles recrues qui ne seront pas de trop lorsque le nouveau Centre de secours territorial sortira de terre. Celui-ci devrait être équipé d’une tour de manœuvre pour reproduire les conditions d’un incendie. Une « maison à feu » qui permettra encore d’améliorer la formation des volontaires et des professionnels.
Pour l’heure, la vingtaine de stagiaire apprend, à grosses gouttes de sueur et au rythme des invectives de leurs formateurs.
