Saint-Barth - Femme enceinte grossesse

Une enquête sur l’état de santé des femmes et des nouveau-nés

L’Agence régionale de santé et Santé Publique France ont dévoilé lundi dernier les résultats d’une enquête nationale périnatale. Celle-ci permet d’apporter des éclairages sur l’état de santé des femmes et de leur nouveau-né, à Saint-Martin et en Guadeloupe.

 

L’enquête a été menée sur l’ensemble du territoire national au mois de mars 2021. Pendant une semaine, toutes les naissances enregistrées dans les établissements de santé ont été ciblées, suivies, analysées. Les mamans comme les nouveau-nés ont ainsi pu être examinés. En Guadeloupe et à Saint-Martin (Saint-Barthélemy ne dispose pas de service de maternité ni de service de gynécologie obstétrique), la durée de l’étude a été rallongée à neuf semaines. Lundi dernier, le 26 juin, le directeur général de l’Agence régionale de santé en Guadeloupe, Laurent Legendart, le docteur Mathilde Melin de Sante Publique France, le docteur Gülen Ahyan-Kancel, gynécologue obstétricienne au CHU de Pointe-à-Pitre, et Corine Pioche de l’Observatoire de santé de Guadeloupe ont présenté les résultats de cette enquête. Celle-ci ayant été enrichie d’un questionnaire auquel les mamans ont répondu deux mois après la naissance de leur enfant.
L’échantillon total sur lequel a porté l’enquête comprend 690 naissances et 678 femmes en Guadeloupe, 93 naissances et 92 femmes à Saint-Martin. La moyenne d’âge des femmes interrogées à Saint-Martin est de 30,3 ans et de 31,4 ans en Guadeloupe. Des données comparables à celle de l’Hexagone. Dans ces premières réflexions, l’ARS relève que les indicateurs de santé périnatale se révèlent régulièrement plus « dégradés » à Saint-Martin que dans l’Hexagone. Il est ainsi remarqué que près d’un quart des femmes à Saint-Martin n’a jamais utilisé une méthode contraceptive (contre 12% dans l’Hexagone), et qu’un tiers d’entre elles a déjà eu recours à une interruption volontaire de grossesse (15% dans l’Hexagone).

Une grossesse plus mal vécue
Il est à noter que la part des ménages interrogés déclarant un revenu mensuel inférieur à? 1.000 euros net est significativement plus élevée en Guadeloupe ou à Saint-Martin (respectivement 33,5% et 30,4%) que dans l’Hexagone (7,5%). Dans l’année précédant leur grossesse, près de 19% des femmes en Guadeloupe et à? Saint-Martin ont déclaré avoir fumé au moins une cigarette par jour (contre 27% dans l’Hexagone). 10% des femmes en Guadeloupe et 18,1% à Saint-Martin auraient préféré ne pas être enceinte (vs. 4,0% dans l’Hexagone). Près de 3 femmes sur 10 en Guadeloupe et à? Saint-Martin auraient souhaité être enceintes à? un autre moment de leur vie (vs. 24,6% dans l’Hexagone).
L’enquête est évidemment une mine de données qui s’étend sur plus de deux-cent pages. On peut notamment y lire que durant la grossesse, 31,9% des femmes interrogées à Saint-Martin ont ressenti un sentiment de mal-être (contre 25,6% dans l’Hexagone et 33,9% en Guadeloupe). De la situation professionnelle à la situation familiale (conjoint, logement, etc) en passant par les aspects psychologiques et physique avant et après la grossesse, aucun aspect n’a été écarté au cours de l’enquête. Jusqu’à l’analyse de l’indice de masse corporelle des mamans. Ainsi, à Saint-Martin, il est précisé que 28,1% des femmes étaient en situation de surcharge pondérale avant la grossesse.


Des mesures pour améliorer l’accompagnement
A Saint-Martin, la répartition ne diffère pas de manière significative de celle de l’Hexagone en ce qui concerne le nombre d’échographies. Un quart des femmes en ont eu moins de quatre, 38,0% en ont eu entre quatre ou cinq. Elles sont 36,6% à avoir eu plus de six échographies.
Dans les conclusions du rapport, il est précisé que les indicateurs de la santé? périnatale sont encore préoccupants à Saint-Martin et en Guadeloupe. Les résultats mettent en évidence la nécessité de mieux prendre en compte la détresse psychologique des femmes, pendant la grossesse et en post-partum, qui est plus accentuée qu’au niveau hexagonal. Il est nécessaire de repérer le plus tôt possible en anténatal ces difficultés psychiques pour une prise en charge adaptée par un réseau de professionnels autour de la naissance. Les rédacteurs de l’enquête préconisent une série de mesures pour améliorer le suivi et la prise en charge des femmes enceintes, avant et après leur grossesse. Des actions d’informations plus régulières et plus ciblées, par exemple, notamment pour promouvoir les moyens de contraception, de protection, l’importance des consultations prénatales, sur les dangers des toxiques (tabac, alcool, cannabis, etc).
Seule regret, aucune donnée n’est attachée directement à Saint-Barthélemy.

 

Journal de Saint-Barth N°1526 du 29/06/2023

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