Saint-Barth -

Un directeur pour l’hôpital de Bruyn

En mai, l’hôpital Irénée de Bruyn accueillera son directeur. Une nouvelle attendue depuis de longs mois par la Collectivité territoriale. Car la nomination d’un directeur, qui n’aura pas pour fonction de diriger simultanément les établissements de santé de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy mais uniquement celui de Gustavia, doit permettre de ne plus avoir à jongler avec les intermédiaires pour travailler sur les dossiers de santé. Du moins, c’est ce qu’espère la Collectivité.


Le futur directeur a été désigné par l’Agence régionale de santé avec le concours du conseil de surveillance de l’hôpital, présidé par Marie-Hélène Bernier, première vice-présidente de la Collectivité. Il a pour nom Eric Djamakorzian et a été officiellement nommé le 24 février par le Centre national de gestion. Directeur d'hôpital depuis près de trente ans, il a également exercé les fonctions de sous-préfet (à Belley, Auvergne-Rhône-Alpes), de directeur de cabinet d'une grande université et de directeur général adjoint dans une grande métropole du Sud de la France (Nice Métropole). Par conséquent, Eric Djamakorzian dispose d’une expérience qui lui permet de maîtriser les rouages administratifs ainsi que les démarches pour initier les projets et les moyens de leur mise en œuvre.


Directeur général des hôpitaux du Léman à Thonon Evian de 2018 à 2022, Eric Djamakorzian (61 ans) était depuis le directeur adjoint du centre hospitalier de La Ciotat, en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans un article du Progès publié à l’occasion de son départ du centre hospitalier du Haut-Bugey, le directeur est décrit comme un homme d’une « volonté inflexible », méthodique et assurant son autorité tout en « donnant une responsabilité à chacun ».


Pour la Collectivité, les enjeux liés à la prise de fonction d’un directeur à l’hôpital de Bruyn sont multiples. Le principal étant de parvenir enfin à lancer les travaux de rénovation et de modernisation de l’établissement de santé. Notamment en récupérant les 4,7 millions d’euros alloués à Saint-Barthélemy dans le cadre du Ségur de la santé. Une enveloppe qui jaunit au fond d’un tiroir depuis janvier 2022 et la répartition de fonds par le comité régional des investissements en santé pour seize opérations immobilières en Guadeloupe et dans les Iles du Nord. La somme de 4,7 millions sera sans aucun doute insuffisante pour couvrir l’ensemble des travaux à entreprendre au sein de l’hôpital de Gustavia. Néanmoins, elle doit permettre d’amorcer, enfin, les travaux qui effaceront les séquelles du passage dévastateur de l’ouragan Irma en septembre 2017.


L’arrivée d’Eric Djamakorzian, dont la prise de fonction est annoncée pour le début du mois de mai, doit aussi faciliter les échanges directs avec la Collectivité.
Lors de la réunion du conseil territorial du jeudi 22 février, Marie-Hélène Bernier a rappelé que « l’hôpital Irénée de Bruyn ne répond plus aux exigences sanitaires et populationnelles de Saint-Barthélemy ». L’élue a également insisté sur la question du foncier de l’établissement. « Que l’Etat ou la Collectivité soit le propriétaire du foncier il me semble important aujourd’hui d’avancer et que Saint-Barth puisse avoir un hôpital digne de ce nom. Une étude de faisabilité par l’APHP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris, ndlr) recensant les besoins sanitaires et la construction d’un nouvel hôpital à Gustavia, à l’emplacement actuel ou ailleurs, a été demandé. Je précise que le directeur général de l’ARS (Laurent Legendart, ndlr) que j’ai interrogé sur cette étude n’y voit aucune objection et pense même que cela est essentiel. » Dès son arrivée, Eric Djamakorzian devrait vite être plongé dans le bain des priorités sanitaires de Saint-Barthélemy.

Journal de Saint-Barth N°1556 du 29/02/2024

Le débat d'orientations budgétaires /Nouveau directeur à l'hôpital