Saint-Barth - Vincent Berton préfet

Le préfet Vincent Berton : « L’État de droit ne se segmente pas »

Le 6 février, Vincent Berton quittera Saint-Barthélemy pour prendre, quatre jours plus tard, possession du poste de préfet de la Corrèze. Dans le même temps, Cyrille Le Vely entrera en fonction à Saint-Barthélemy et Saint-Martin en qualité de premier préfet de plein exercice de l’histoire pour les deux îles. Le départ imminent de Vincent Berton invite donc à évoquer ses presque trois années passées à représenter l’État dans les Iles du Nord.
Tout d’abord, le futur préfet de Corrèze tient à préciser qu’il n’y aura pas de discontinuité dans la présence de l’État. « Une nouvelle équipe s’installe, avec le préfet et le secrétaire général, mais pour le reste les fonctionnaires de la préfecture sont là depuis quelques années », rappelle-t-il. Il se veut tout aussi rassurant quant l’arrivée de son successeur. « Un serviteur de l’État n’arrive pas avec sa propre feuille de route », explique-t-il avant d’évoquer les principaux dossiers de Saint-Barthélemy qui occuperont certainement le quotidien de Cyrille Le Vely. Au premier rang desquels la sécurité, bien entendu.

« Sans sécurité, Saint-Barth ne sera plus la même destination »
« J’ai fait en sorte de mettre beaucoup de moyens en place », souligne Vincent Berton. Il cite les effectifs de gendarmerie en hausse, la régularité des contrôles, la présence d’un chien renifleur pour lutter contre le trafic de stupéfiants, etc. « L’État de droit ne se segmente pas, rappelle-t-il. Il y a des attentes fortes de la population. Or, sans la sécurité, Saint-Barth ne sera plus la même destination. Il faut donc rester très vigilant. » Le préfet Berton mentionne également, dans la pile des principaux dossiers, la santé, l’éducation, mais aussi le logement. « C’est une crise qui prend des proportions qui peuvent être handicapantes pour l’île, insiste-t-il. Sur cette question, l’État sera en appui de la Collectivité. »
Création de la préfecture de plein exercice, augmentation des effectifs, ouverture de l’abattoir de Saline, création de la Cop Saint-Barth, mise en plage du ComGend, instauration de la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage, les assises de la pêche, les évolutions et autres réalisations ont été nombreuses depuis son arrivée en mars 2022. Mais ses fonctions à Saint-Barthélemy lui ont réservé d’autres moments de satisfaction. « Comme l’arrivée de la Transat, de nuit sur un bateau, se souvient-il. Je pense aussi aux manifestations culturelles. Mais aussi à des moments beaucoup plus durs. J’ai toujours des pensées pour le décès de la petite Mina, qui fut aussi l’expression forte d’une communauté qui s’entraide. »

« Un rêve d’enfant »
De Saint-Barthélemy, Vincent Berton retiendra aussi « son grand dynamisme économique, associatif et culturel». Il ajoute : « Il y a une grande énergie, beaucoup de mouvement. A Saint-Barthélemy, on n’est jamais à l’abri d’une surprise ! L’île est vivante, stimulante. » Et de confier : «Venir à Saint-Barth, c’était la réalisation d’un rêve d’enfant. Quand j’étais petit à Lorient, en Bretagne, j’assistais au départ de la Transat entre Lorient et Saint-Barthélemy. Après, pendant la course, on suivait la position des bateaux avec des épingles que l’on plaçait sur une carte… » A Saint-Barth, il a aussi retrouvé ses envies de navigation. Même si son retour aux commandes d’un dériveur du club nautique lui laisse surtout le souvenir d’une « leçon d’humilité » après quelques dessalages inattendus.
Après s’être immergé dans le bleu de la Caraïbe, Vincent Berton va donc se plonger dans le vert de la Corrèze. Avec certainement en tête le souvenir d’une île, Saint-Barthélemy, dont « la ­réussite exceptionnelle depuis trente ans » mérite de perdurer.
   

Journal de Saint-Barth N°1601 du 30/01/2025

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