Saint-Barth - Romaric Magras Xavier Lédée Hélène Bernier

Elections territoriales (20-27 mars) : Quatre questions posées aux têtes de liste (10e partie)

Un projet de transfert des écoles publiques à Saint-Jean est en cours. Quelle est votre vision pour ce projet ?

 

Romaric Magras :
« Ce projet a une double vocation. A court terme, il participera à l’amélioration de la qualité de vie avec le désengorgement de Gustavia aux heures de classe. A long terme, les bâtiments libérés seront reconvertis en logements, prioritairement attribués aux enseignants. De ce point de vue, la délocalisation conforte également la qualité de l’enseignement. Notre espace étant réduit, comme chacun sait, l’aménagement du territoire doit être au cœur de notre vision du territoire. C’est le cas avec ce projet. Le transfert des écoles sera en outre accompagné de celui de la bibliothèque, créant ainsi une sorte de « pôle des savoirs » à Saint-Jean. Les élèves seront également plus proches des infrastructures sportives, ce qui supprime un déplacement supplémentaire. La délocalisation permettra aussi d’agrandir le collège si besoin et de développer la ­section d'apprentissage et la formation dans des espaces dédiés. C’est donc un projet éducatif ! »

Xavier Lédée :
« Certains d’entre vous ont été surpris que je m’abstienne lors du dernier conseil territorial sur l’inscription au budget du projet de délocalisation des écoles. Y suis-je opposé ? Non. Simplement je pense qu’aujourd’hui, celui-ci n’est pas réfléchi. Bien que ce soit une promesse de campagne datant du siècle dernier, il n’y a eu aucune réflexion d’ensemble sur l’aménagement du quartier de Saint-Jean dans sa globalité, aucune réflexion tout court sur l’aménagement du territoire dans son ensemble d’ailleurs. Pensez donc qu’en 5 ans, la commission d’urbanisme et d’aménagement du territoire ne s’est pas réunie une seule fois pour parler de cette thématique absolument cruciale dans notre développement. Peut-on continuer de lancer des projets de 10 à 20 millions d’euros sans vision globale de l’impact sur un quartier ?  Quel sera par exemple l’impact sur la circulation dans Saint-Jean, zone déjà souvent congestionnée ? Quels sont les bâtiments annexes qui devraient/ pourraient accompagner un tel déplacement (cantine scolaire, bibliothèque…) et l’espace nécessaire ? Autant de questions qui doivent être réfléchies avant d’inscrire au budget un tel projet. De plus, si cette solution est retenue, elle ne sera opérationnelle que d’ici 4 à 5 ans… Mais aucune amélioration de la situation actuelle n’est envisagée entretemps par la majorité sortante. Nous devons être plus pragmatiques dans nos choix. Je souhaite donc que nous prenions d’abord le temps de réfléchir à l'aménagement du quartier de Saint-Jean tout comme à celui de Gustavia afin de prendre rapidement une décision éclairée sur le sujet. »

Marie-Hélène Bernier :
« C’est un projet qui faisait partie des promesses électorales de St-Barth d’Abord depuis 2007. Alors certes le terrain d’assiette du projet a été acquis juste derrière le stade de Saint-Jean, mais la décision d’engager le budget pour construire ce nouvel ensemble scolaire n’a été prise qu’à l’occasion du dernier Conseil territorial de la mandature, le 4 mars dernier. A cette occasion 18 millions d’euros ont été budgétisés sur les exercices 2022 à 2026. Ce transfert est une priorité pour nous, pour permettre notamment de fluidifier la circulation dans Gustavia. Tenant compte du nombre d’élèves actuellement (environs 400), d’une possible augmentation des effectifs, nous avons calculé que l’établissement devrait abriter une vingtaine de classes. Architecturalement, on imagine des bâtiments durables, plusieurs modules aux normes Haute Qualité Environnementale. C’est aujourd’hui la base de tout ce que nous devrons bâtir dans l’avenir. Primaires et maternelle seront séparés. En plus des classes, il faut prévoir une à deux salles dites « Rased » pour soutenir l’apprentissage des enfants aux besoins particuliers. Bibliothèques, salles informatiques, un réfectoire, des locaux de stockage, des cours aménagées et beaucoup d’arbres sont aussi au programme ! Je ne peux pas parler de ce projet sans évoquer le logement de ses enseignants. Ces dernières années, le personnel des écoles publiques a connu un très grand turn-over et beaucoup de vacances de postes, ce qui diminue l’efficacité des projets d’école, la cohésion de l’équipe pédagogique et au final dégrade l’apprentissage de nos enfants. Ce n’est pas le cas dans les écoles privées qui proposent pour certains enseignants des logements à loyer encadré. Il faudra le faire pour le personnel des écoles publiques.»

Journal de Saint-Barth N°1464 du 17/03/2022

Elections territoriales : l'heure du choix
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