Les 5.270 électeurs de Saint-Barthélemy sont appelés aux urnes ce samedi 23 avril, entre 8 et 19 heures, pour le second tour de l’élection présidentielle. Ils devront choisir entre le président sortant, Emmanuel Macron, et la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen.
Emmanuel Macron ou Marine Le Pen. Le choix est simple et ce samedi 23 avril, les 5.270 électeurs de Saint-Barthélemy sont invités à se prononcer pour l’un ou pour l’autre à l’occasion du second tour de l’élection présidentielle. Il y a près de deux semaines, le samedi 9 avril lors du premier tour, 629 électeurs de l’île ont accordé leur voix au président sortant (23,8% des suffrages exprimés) tandis que 592 votants ont glissé un bulletin « Marine Le Pen » dans l’urne (22,4% des suffrages exprimés). Un résultat sensiblement différent de celui enregistré à l’échelon national puisque Emmanuel Macron est également arrivé en tête devant Marine Le Pen, mais avec 27,58% des voix contre 23,15% à sa dauphine.
A Saint-Barthélemy, au premier tour, seuls 51,34% des électeurs ont accompli leur devoir de citoyen. 50 d’entre eux ont voté blanc et 12 bulletins ont été déclarés nuls.
En 2017, à l’occasion du second tour de la présidentielle, 52,17% des électeurs avaient pris part au vote. Sur les 5.290 inscrits, seuls 2.760 s’étaient déplacés dans les bureaux de vote. Emmanuel Macron avait obtenu 58,43% des voix et Marine Le Pen 41,57%. Le vote blanc avait été élevé puisqu’il avait représenté 9,24% des bulletins (255 votes) tandis que 66 avaient été déclarés nuls (2,39%).
Il est à noter que pour le second tour de l’élection présidentielle en 2012 (François Hollande - Parti socialiste - contre Nicolas Sarkozy, président sortant), le taux de participation à Saint-Barth avait été de 64,2%.
Le vote à Saint-Barth, mode d’emploi
5.270 électeurs sont inscrits sur les listes électorales. Trois de plus qu’au premier tour car trois habitants de l’île ont atteint l’âge de la majorité (18 ans) et vont ainsi pouvoir participer au scrutin. Les cinq bureaux de vote de l’île seront ouverts de 8 à 19 heures, ce samedi 23 avril. Le jour du scrutin, l’électeur doit être munir obligatoirement d’un titre d’identité (passeport, carte nationale d’identité, même périmée, permis de conduire, etc…) et de sa carte d’électeur. Le défaut de présentation de la carte d’électeur n’est pas un obstacle à l’accomplissement du devoir électoral. Concernant le vote par procuration, l’électeur « mandataire » doit se rendre dans le bureau de vote où son mandant est inscrit, muni de sa pièce d’identité. Le mandataire n’a pas de volet de vote par procuration, il doit juste indiquer lors de son entrée dans le bureau de vote qu’il doit voter pour son mandant inscrit dans le bureau.
Le programme des deux candidats
Emmanuel Macron et Marine Le Pen portent chacun un programme qui diverge sur la grande majorité des thèmes. Sur la vaste question des Outre-mer, par exemple, les deux candidats ont procédé de manière très distincte.
Les Outre-mer
Emmanuel Macron a adressé une lettre spécifique à chaque territoire ainsi que des messages vidéos. Comme celui pour les habitants de Saint-Barthélemy, dans lequel il déclare vouloir « poursuivre le développement économique» et précise : « Pour s’adapter à un nouveau tourisme plus durable, plus local, soucieux des équilibres écologiques, mais aussi de la préservation de votre environnement du quotidien. Pour cela, nous devons réfléchir à un nouveau modèle de défiscalisation pour financer les investissements de demain. C’est aussi, quinze ans après la loi organique qui a fixé vos institutions, l’accompagnement de votre collectivité dans le transfert de la compétence santé et, plus largement, dans les évolutions qui pourraient voir le jour de manière consensuelle. »
De son côté, Marine Le Pen ne mentionne pas Saint-Barth dans la partie de son programme consacrée aux Outre-mer. Elle évoque principalement Mayotte, la Guyane, la Guadeloupe, la Martinique et brièvement la Nouvelle-Calédonie. Elle propose de créer un grand ministère d’Etat pour « coordonner » les Outre-mer et réformer l’octroi de mer.
Plus généralement, Marine Le Pen prône la suppression de l’impôt sur la fortune immobilière pour le remplacer par un nouvel impôt sur la fortune financière. Elle propose aussi de baisser la TVA à 5,5% sur l’énergie et elle souhaite une renationalisation des autoroutes. De son côté, Emmanuel Macron veut tripler le montant de la prime exceptionnelle exonérée de charges et d’impôts. Il souhaite également conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à une « activité effective » et adapter les règles de l’assurance-chômage en fonction de la situation du marché de l’emploi.
Les retraites
Sur la question des retraites, la candidate du Rassemblement national défend un âge légal de départ à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont travaillé avant 20 ans et pendant quarante ans. Le président sortant veut le relever à 65 ans et n’a pas abandonné l’idée d’une plus vaste réforme.
La santé
Pour la santé, Emmanuel Macron entend relocaliser en France la production de médicaments, lancer un chantier pour lutter contre les déserts médicaux et recruter des infirmiers et aides-soignants. Marine Le Pen veut un plan de 20 milliards d’euros sur cinq ans pour revaloriser les salaires des soignants et elle souhaite supprimer les Agences régionales de santé.
Sur l’éducation, Marine Le Pen veut supprimer l’enseignement des langues et cultures d’origine, suspendre les allocations familiales et les bourses scolaires pour sanctionner les absences. Emmanuel Macron évoque la réforme du lycée professionnel, l’introduction de l’enseignement du code informatique et le placement des mathématiques dans le tronc commun au lycée.
L’immigration
L’immigration est un des thèmes phare de la campagne de Marine Le Pen, qui lui consacre un livret de 46 pages. Elle propose de voter par référendum sur le durcissement (voire l'interdiction) du regroupement familial, la suppression du droit du sol ou encore la création d'un délit de séjour irrégulier sur le territoire français. Emmanuel Macron promet de durcir les conditions d'accès aux titres de séjour et entend faire preuve de plus de "fermeté" vis-à-vis des étrangers "qui présentent une menace pour l'ordre public", en les expulsant "rapidement" vers leur pays d'origine.
Parallèlement, les deux candidats ont mis en avant leur opposition à l’islam radical. Emmanuel Macron veut lutter contre « les séparatismes » en contrôlant de manière stricte les financements étrangers du culte. La présidente du RN va plus loin et appelle à interdire le port du voile dans la rue et lors des accompagnements scolaires.
L’intégralité du programme des deux candidats est accessible en ligne. Le site « avecvous.fr » pour Emmanuel Macron et « mlafrance.fr » pour Marine Le Pen.
