Saint-Barth - Arc de la Caraïbe caribeen

La Caraïbe en bref

République dominicaine. 
Discothèque effondrée : 500 dollars par mois pour les familles des victimes

Dans la nuit du 7 au 8 avril dernier, à Saint-Domingue, 234 personnes venues festoyer dans l’établissement Jet-Set sont mortes après l’effondrement du toit de la discothèque. Le lundi 2 juin, la directrice du programme social Superate, Gloria Reyes, a déclaré qu'une indemnité mensuelle de 30.000 pesos (environ 509 dollars) sera versée aux proches « éligibles » à partir de la semaine prochaine. Elle a précisé que 205 familles avaient déjà demandé une aide financière. Une enquête sur la tragédie est en cours et les familles des victimes ont intenté plus de 50 poursuites contre les propriétaires de la boîte de nuit, souligne le Caribbean National Weekly. La République dominicaine ne dispose d'aucune loi exigeant des inspections de sécurité pour les bâtiments privés. Après la catastrophe, le président Luis Abinader a déclaré dans les colonnes du Dominican Today que le gouvernement allait rédiger un projet de loi rendant ces inspections obligatoires. Selon un rapport de l'Institut national des sciences médico-légales et de l'Institut national de médecine légale, au moins 19 ressortissants étrangers figurent parmi les plus de 230 personnes identifiées suite à l'effondrement du toit. Ce rapport, rédigé en collaboration avec la police scientifique, la police nationale et le Conseil électoral central, a confirmé que toutes les victimes avaient été correctement identifiées et que leurs dépouilles avaient été restituées à leurs familles pour inhumation et rapatriement. Parmi les ressortissants étrangers décédés figuraient dix Vénézuéliens, trois Dominicains-étasuniens, deux Français, ainsi qu'une personne originaire d'Italie, de Colombie, du Costa Rica et d'Haïti. La nuit du drame, la boîte de nuit Jet Set, lieu réputé de la capitale dominicaine, était remplie de musiciens, d'athlètes, de diplomates et de représentants du gouvernement lorsque de la poussière a commencé à tomber du plafond. Quelques instants plus tard, le toit s'est effondré.

Jamaïque. 
Des électeurs en hausse et Port-Royal au patrimoine mondial de l’Unesco 

Les élections générales de la Jamaïque doivent avoir lieu en décembre prochain. La semaine dernière, un article de l’Observer rapporte que la Commission électorale jamaïcaine a annoncé que 24.461 nouveaux noms ont été ajoutés à la liste électorale nationale publiée le 31 mai. Cette mise à jour porte le nombre total d’électeurs inscrits sur l’île à un peu plus de deux millions. Pour une population totale supérieure à 2,8 millions de personnes. La Commission indique que les nouveaux électeurs inscrits sont désormais éligibles pour participer aux prochaines élections et référendums, une fois qu’ils auront récupéré leur carte d’électeur. La date limite d’inscription sur les listes a été fixée au 30 septembre.
Parallèlement, le Caribbean National Weekly a relayé l’annonce faite par Olivia Grange, ministre de la Culture. La ministre a ainsi déclaré que le site de Port-Royal, ancien repaire de pirates devenu trésor archéologique, a été retenu par l’Unesco afin d’être inscrit au patrimoine mondial. Le site deviendrait la deuxième inscription de la Jamaïque sur la liste du patrimoine mondial, après les monts Bleus et les monts John Crow, inscrits en 2015. Port-Royal était autrefois le plus important carrefour commercial du « Nouveau Monde », rappelle le Caribbean National Weekly, et s'était forgé une réputation notoire de ville à la fois la plus riche et la plus « malfaisante » de l'hémisphère occidental. La situation a radicalement changé le 7 juin 1692 lorsqu'un tremblement de terre dévastateur a englouti les deux tiers de la ville.

Barbade. 
Mia Mottley annonce briguer un nouveau mandat

Elle est sans doute, depuis quelques années, l’une (si ce n’est LA) des personnalités politiques les plus influentes de la Caraïbe. L’annonce faite le 24 mai par Mia Mottley, première ministre de la Barbade, de briguer un nouveau mandat n’a donc surpris personne. Même si elle avait laissé entendre quelques mois auparavant qu’elle pourrait se retirer à la fin de ce mandat. Âgée de 59 ans, Mia Mottley a toutefois déclaré à ses partisans que « les défis nationaux et internationaux ainsi que les appels des citoyens » l’avaient amenée à reconsidérer sa décision, comme le rapporte le Barbados Today. « En 2022, je vous avais dit que ce serait ma dernière participation, a indiqué Mia Mottley. Je l'ai fait parce que je venais de traverser six ou sept mois de véritable stress (faisant référence au décès de son frère, précise le Barbados Today). J'ai compris que le véritable leadership n'est jamais une question de confort. C'est une question de vocation, de timing et de service. » Mia Mottley, entrée dans l'histoire en 2018 en devenant la première femme premier ministre de la Barbade, a mené son parti à une deuxième victoire écrasante consécutive en 2022. Elle est pressentie comme l'une des principales candidates au poste de secrétaire général des Nations Unies, dont la sélection est prévue en 2026.

Saint-Martin. 
Des difficultés juridiques autour de la construction de logements sociaux

Lors du conseil territorial du 23 mai, un projet de construction de logements sociaux a soulevé de nombreuses questions. Un article du 97150 publié le 30 mai rappelle que la collectivité ne dispose pas des fonds nécessaires « pour étendre son foncier dans un laps de temps relativement court ». Par conséquent, elle a adhéré à l’établissement public foncier de Guadeloupe (EFP) en 2024, aujourd’hui nommé Terres Caraïbes, afin de pouvoir réaliser ses projets. Dans la foulée, Terres Caraïbes a fait l’acquisition en mai 2024 d’une parcelle de 1,97 hectare à Cul-de-Sac destinée à accueillir un programme de 159 logements sociaux, en bail réel solidaire ou en accession, précise le 97150 qui poursuit : « Or, si Terres Caraïbes dispose de l’agrément en tant qu’office foncier solidaire, elle ne peut intervenir sur le territoire dans le cadre d'un programme de logements sous baux réels solidaires. Saint-Martin n’est en effet pas assujettie à la réglementation nationale en matière de baux réels solidaires et dispose de son propre Code de la construction et de l’habitat. Concrètement, Terres Caraïbes ne peut assurer le portage du foncier sur ce type de logement. Il fallait donc un tour de passe-passe pour que ces fameux logements puissent sortir de terre. »
Par conséquent, la parcelle est rétrocédée à la Semsamar, « pour sa capacité d’intervention rapide » a indiqué le président Louis Mussington. Pour près de 1,9 million d’euros, soit à peu de chose près le prix d’acquisition initiale par Terres Caraïbes (1,73 million), les frais de notaire (20.600 euros) et les droits de mutation (138.320 euros). Le programme permute vers des logements locatifs sociaux. Lors des débats, la problématique du Code de la construction et de l’habitat de Saint-Martin a été soulevée. Des élus se sont notamment interrogés sur le fait qu’il n’a pas été modifié depuis 2024 afin d’inscrire la disposition nationale. «Pourquoi dans ce cas mandater un établissement qui ne peut intervenir ? », se questionne le 97150 qui évoque une intervention de Daniel Gibbs. L’ancien député indiquant que ce problème technique et juridique peut se poser à nouveau dans les prochains mois dans des situations similaires. Selon Louis Mussington, Saint-Martin aurait besoin de 3.500 logements sociaux pour répondre aux besoins des familles de l’île.

Guadeloupe. 
Une enquête ouverte pour destruction d’espèces protégées

Une enquête a été ouverte en Guadeloupe pour « destruction d’habitat et d’espèces protégées », a indiqué mardi 3 juin à l’Agence France Presse la procureure de la République de Pointe-à-Pitre Caroline Calbo, après la constatation de la destruction d’un récif corallien. L’enquête a été confiée à la gendarmerie. Une surface de 300 m² de récifs de corail aurait été détruite, rapporte la 1ère. L’alerte est venue d’un club local de plongée, Eden Plongée, après le mouillage d’un yacht de luxe, le Rio, long de 62 mètres et battant pavillon maltais, précise l’AFP. L’imposant navire a jeté l’ancre dans une zone réputée fragile de Port-Louis, dans le Grand Cul-de-Sac marin. À cet endroit, « il n’existe pas de mouillage écologique », selon le Parc national de la Guadeloupe. « On a vu le bateau qui était sur un spot de plongée connu », indique à l’AFP Christophe Jouanolle, gérant du club. C’est le lendemain que les plongeurs ont pu « constater le massacre, (...) en se baladant », raconte-t-il. Une vidéo, enregistrée par l’ancien gérant, a été postée sur YouTube et montre des coraux de plusieurs types (gorgones, cerveaux, etc) cassés, arrachés, ou coupés en deux. L’auteur de la vidéo dénonce les ravages présumés du yacht. D’autres sources proches du dossier restent pour l’heure prudentes sur la responsabilité du yacht mis en cause par les plongeurs, évoquant l’absence de flagrant délit, primordial dans ce genre d’affaires, insiste l’AFP. L’affaire suscite néanmoins une forte indignation au sein de la population.

Bahamas. 
Inquiétudes autour de la hausse annoncée des droits de douanes étasuniens

Le gouvernement des Bahamas a indiqué le mercredi 28 mai que les droits de douane de 10 % proposés par les États-Unis sur les biens et services exportés par les pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) « pourraient potentiellement influencer les flux commerciaux et les arrivées de visiteurs ». Lors de la présentation du budget de 3,89 milliards de dollars au Parlement, le premier ministre Phillip Davis a souligné les liens économiques étroits entre les Bahamas et les États-Unis. « Les États-Unis restent le principal partenaire commercial des Bahamas, représentant environ 83,3 % de nos importations totales en 2024, estimées à cinq milliards de dollars », a-t-il déclaré. De plus, 84% des touristes proviennent des Etats-Unis. Or, comme le rappelle le Nassau Guardian, si les relations étroites des Bahamas avec Washington ont apporté de nombreux avantages, elles exposent également le pays aux incertitudes économiques des États-Unis.

Antigua-et-Barbuda.
Ouverture d’une ambassade aux Émirats arabes unis

Mercredi dernier, Antigua-et-Barbuda a officiellement inauguré son ambassade aux Émirats arabes unis. « Une étape cruciale dans les efforts déployés par ce pays caribéen pour renforcer son engagement diplomatique et économique dans le Golfe et au-delà », écrit le Caribbean National Weekly. Lors de l’inauguration, le ministre des Affaires étrangères, Chet Greene, a salué les réalisations des Émirats arabes unis en matière de développement durable, d'innovation et de diplomatie. Il a également décrit cet État du Golfe comme un modèle pour des nations comme Antigua-et-Barbuda : « C'est cet esprit d'ambition et de résilience que nous admirons et que nous nous efforçons d'imiter. »

Iles Vierges (US). 
Une entreprise se fait dérober 400.000 dollars de matériel sur un chantier

Une entreprise chargée de la démolition de l'hôpital Charles Harwood Memorial, à Sainte-Croix, a signalé le vol de matériel lourd d'une valeur de plus de 400.000 dollars, rapporte le Virgin Islands Consortium. Le matériel, expédié de Saint-Thomas pour le projet, a été dérobé à deux reprises sur une propriété située sur un terrain loué par la WAPA (Water and power authority), près du port à conteneurs de la direction portuaire des Iles Vierges. Selon Marian Prescod, représentante de l'entreprise interrogée par le Consortium, le premier vol a eu lieu en mars et impliquait un camion-benne, une tête de tracteur et deux remorques surbaissées. « À ce jour, ils ne l'ont pas retrouvé », a déclaré la dirigeante. Un deuxième incident a eu lieu plus récemment. Cette fois-ci, les voleurs ont ciblé un camion-benne Freightliner rouge et un autre tracteur. Les fils d'allumage avaient été sectionnés, indiquant une tentative de démarrage des véhicules, précise le Consortium. Malgré l'échec de la tentative, les voleurs ont réussi à retirer et à emporter les batteries. « Je soupçonne qu'ils ont pris les batteries pour les recharger et revenir terminer ce qu'ils avaient commencé », a expliqué Marian Prescod. Une enquête a été ouverte mais les voleurs courent toujours. 

 

Journal de Saint-Barth N°1619 du 05/06/2025

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