Saint-Barth - Arc de la Caraïbe caribeen

La Caraïbe en bref

Saint-Martin.
Mobilisation contre la succession Beauperthuy

Samedi dernier, le président de la Collectivité de Saint-Martin, Louis Mussington, a organisé une marche pour protester contre la vente aux enchères de trois parcelles historiques de l’île dans le cadre de la succession Beauperthuy. Une partie de la population a répondu à son appel puisque plusieurs dizaines de personnes ont formé un cortège qui a marché depuis la station-service de griselle jusqu’à The Old House, l’un des sites historiques implantés sur l’une des parcelles qui seront vendues aux enchères le 13 mai prochain. Prix de départ : 2,5 millions d’euros. « Pour rappel, dans le cadre de la succession Beauperthuy et suite à une décision de justice, l’administrateur qui gère la succession, a demandé au tribunal de vendre aux enchères trois nouvelles parcelles, à savoir les AW 141-142 et 143 », explique le Soualiga Post dans un article paru le lundi 22 avril. Pour Louis Mussington, une telle décision est inacceptable. Le président de la Collectivité s’oppose au prix de vente des trois parcelles d’une superficie d’environ dix hectares. En effet, selon la Soualiga Post, l’administrateur aurait indiqué que le montant global de la vente pourrait s’élever à 42 millions d’euros. « Il est hors de question que la COM mobilise 42 millions d’euros pour ceux qui n’ont qu’un seul but : faire du profit sur le dos des Saint-Martinois », a déclaré lors de la marche Louis Mussington, ajoutant : « Ça, c’est inacceptable et cela ne passera pas. » Depuis, il a réclamé une nouvelle estimation à France Domaine. Ce, dans l’optique d’une négociation avec l’administrateur. Photo @ComStMartin

Guadeloupe.
Couvre-feu pour les mineurs à Pointe-à-Pitre

Le préfet de la région Guadeloupe, Xavier Lefort lors de sa présentation du dispositif de mise en œuvre du couvre-feu portant sur les mineurs, dès 20h, dans des secteurs des communes des Abymes et de Pointe-à-Pitre. ©Préfecture de Guadeloupe.
Dans la soirée du mercredi 17 avril, au cours d’une opération baptisée « place nette » (appellation chère à Gérald Darmanin puisqu’également employée pour des opérations à Mayotte), le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé à Pointe-à-Pitre qu’un couvre-feu serait instauré dès le 22 avril pour les mineurs dans la ville préfecture de la Guadeloupe. Une mesure qui est donc entrée en vigueur dès lundi soir. Toutefois, elle a été étendue aux quartiers des Abymes. « Malgré la non-adhésion du maire Eric Jalton à cette mesure », précise la 1ère dans un article publié lundi. « Pour l’Etat, "compte tenu de l’enracinement de la délinquance juvénile constaté (...), qui présente un caractère durable et continu, seule la limitation des déplacements des mineurs (...) est de nature à faire cesser les troubles graves à l’ordre public", rapporte la 1ère. L’arrêté préfectoral du 20 avril 2024 instaurant le couvre-feu mentionne donc une mesure "nécessaire, adaptée et proportionnée". » L’article du 22 avril souligne le fait que « la part des mineurs dans la délinquance s’établissait, sur la zone de responsabilité de la direction territoriale de la police nationale, à 5% en 2022 et 6% en 2023 ». Une part qui est de 10% au premier trimestre de l’année 2024 et « connaît une progression constante », précise la 1ère, de l’ordre de 35% entre le premier trimestre 2023 et la même période 2024. Depuis lundi, de 20 heures à 5 heures, les personnes de moins de 18 ans n’ont pas le droit de circuler sans un parent ou un adulte exerçant l’autorité parentale dans le secteur défini par arrêté préfectoral. En cas d’infraction, les contrevenants s’exposent à une amende de 750 euros. Ils pourront aussi faire l’objet d’une demande de mesures d’assistance éducatives.

Bonaire/Saba/Saint-Eustache.
Une aide supplémentaire de 18 millions

Le gouvernement des Pays-Bas a annoncé qu’une aide supplémentaire d’un montant de 18,1 millions d’euros allait être allouée aux entités caribéennes de Bonaire, Saba et Saint-Eustache en 2024. Une aide qui sera renouvelée tous les ans. Selon un article du Saba News consacré au sujet, « le gouvernement central allouera 8,6 millions d'euros par an pour améliorer la capacité de Bonaire, Saba et Saint-Eustache à s'acquitter correctement de leurs tâches en tant qu'entités publiques ». L’objectif est de permettre une hausse de l’allocation gratuite. Celle-ci est le montant fixe que les îles reçoivent chaque année pour, entre autres, la gestion de l'espace public, la surveillance et le respect des règles, ainsi que le bien-être. A cette somme s’ajouteront 5 millions pour que les trois îles puissent, dans leur rôle d'employeurs, peuvent absorber les conséquences de l'augmentation du salaire minimum légal. Une aide supplémentaire de 4,5 millions permettra à Bonaire, Saba et Saint-Eustache de bénéficier d’une « plus grande marge de manœuvre pour faire leurs propres choix politiques », écrit le Saba News. La secrétaire d'État Alexandra van Huffelen, chargée des relations du Royaume et de la numérisation, a déclaré : « Je suis très heureuse de cette mesure financière importante que le cabinet sortant prend pour Bonaire, Saba et Saint-Eustache. Avec ce total de 18 millions d'euros qui seront mis à disposition chaque année, les îles recevront des ressources structurelles pour des tâches structurelles. Cela leur permet d’élaborer et de mettre en œuvre des plans pérennes sur le long terme. »

Montserrat.
La population en déclin

« Les résultats préliminaires du recensement de la population et du logement de 2023 dressent un tableau sombre du paysage démographique de Montserrat », écrit le Caribbean National Weekly dans un article publié le 22 avril. En effet, selon les premières données dévoilées par le département des statistiques, la population de l’île a diminué de 10,9% depuis 2011. A l’époque, 4.922 résidents permanents étaient recensés sur l’île. En 2024, ils ne sont plus que 4.386. « Malgré ce déclin, la parité entre les sexes reste presque intacte, les hommes constituant 49,9% de la population et les femmes 50,1% », se réjouit le CNW. La diminution progressive de l’île prend son origine en 1995, suite à l’éruption du volcan Souffrière Hills, « qui a rendu une grande partie de l’île inhabitable », souligne le CNW. Avant cet évènement, l’île comptait 13.000 habitants. Aujourd’hui, 33,1% des habitants se trouve dans la région centrale et 47,5% dans le Nord.

Saint-Kitts-et-Nevis.
Vers une plus grande inclusion des femmes

Le gouvernement de Saint-Kitts-et-Nevis, en partenariat avec la mission technique de Taïwan, a lancé « un projet innovant visant à promouvoir le développement durable et l'inclusion du genre », écrit l’Observer dans un article publié le 17 avril. Cette nouvelle initiative prend la forme d’une formation professionnelle dans des domaines traditionnellement dominés par les hommes, comme la construction. Elle élargit également sa portée en encourageant la participation masculine. « Nous voulons être inclusifs dans nos efforts et nous ne pouvons pas parler de promotion des femmes et laisser les hommes de côté », a déclaré à l’Observer Isalean Phillip, ministre du Développement social et de l'égalité des sexes. Il ajoute : « C'est pourquoi nous avons réfléchi à ce projet en fonction de la manière dont nous pourrions l'étendre non seulement pour se concentrer sur les femmes, mais aussi pour autonomiser les hommes qui seront intéressés. C’est également une opportunité pour les femmes d’acquérir une formation et des compétences dans des secteurs et des emplois traditionnellement dominés par les hommes. »

Trinidad-et-Tobago.
L’opération dépollution d’après marée noire se poursuit

Le 7 février, la barge Gulfstream transportant des milliers de litre d’hydrocarbures a chaviré, libérant tout ou partie de sa cargaison dans la mer, au large de Tobago. Depuis, une vaste opération de dépollution de la côte, gravement touchée sur une longueur de 16 kilomètres, est en cours. Dans un communiqué de presse du 20 avril de l'Agence de gestion des urgences de Tobago, relayé par le Newsday le 22 avril, il est indiqué que les travaux se poursuivent dans le cadre de l’opération « Gulfstream ». Ceux-ci consistent notamment au lavage sous pression et au nettoyage des roches derrière l'école secondaire de Scarborough et le long de plusieurs rues attenantes. « Le processus d’inventaire se poursuit sur le rivage de Cove, souligne le Newsday. Les hydrocarbures des citernes à cargaison à bord du navire seront pompés vers le site de stockage temporaire de Cove. De là, des camions-citernes transporteront les hydrocarbures jusqu'au port de Scarborough pour les transférer vers un navire de ravitaillement. Une fois rempli, le navire naviguera vers Pointe-à-Pierre, Trinidad, où les hydrocarbures seront déchargés et stockés dans un réservoir. » En revanche, l’article ne fait pas état des avancées de l’enquête qui devait déterminer les responsabilités du naufrage et de la marée noire. En février, le propriétaire de la barge demeurait introuvable.

Haïti.
Un trimestre meurtrier

Selon le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (Binuh), plus de 2.505 personnes ont été tuées ou blessées au cours du premier trimestre 2024 dans le cadre de violences commises par des gangs armés. « C’est le trimestre le plus violent depuis que le Binuh a mis en place son mécanisme de surveillance des droits de la personne au début de l’année 2021 », souligne le quotidien Le Nouvelliste, s’appuyant sur un rapport publié le vendredi 19 avril. En fin de semaine dernière, des opérations de déblaiement ont été organisé autour de l’aéroport international Toussaint Louverture après la destruction d’environ 180 maisons dans le périmètre. « Des hommes armés avaient escaladé certaines de ces maisons fin février pour tirer sur l’aéroport », rappelle Le Nouvelliste dans un autre article. Si Port-au-Prince ne se sort pas du chaos, d’autres communes alentours payent le prix fort de la situation qui sévit dans la capitale. Comme les Cayes, dans le Sud, où la rareté des produits de première nécessité, de carburant et des liquidités entraînent une hausse des actes d’incivilité et de violence. « Même les Cubains s’en vont », a titré Le Nouvelliste le dimanche 21 avril. De fait, le gouvernement cubain a organisé le rapatriement de 254 de ses ressortissants dans « une caravane de bus depuis Port-au-Prince jusqu’à la ville du Cap Haïtien », a écrit la chancellerie cubaine dans un communiqué relayé par Le Nouvelliste.

Antigua-et-Barbuda.
L’abandon des aînés inquiète

« Le gouvernement est confronté à une tendance inquiétante d’abandon des personnes âgées », écrit le Caribbean National Weekly dans une publication du 22 avril. Cette préoccupation a été exprimée suite à l'observation d'un nombre croissant de personnes âgées en bonne santé bloquées au centre médical Sir Lester Bird, « incapables de partir parce qu'elles ont été abandonnées par leurs familles », écrit le CNW. Le phénomène a été largement discuté lors d'un récent rapport du Cabinet, souligne l’article, qui a évoqué un « changement sociétal affectant la manière dont les personnes âgées sont prises en charge au sein de la communauté ». Le ministre de l'Information, Melford Nicholas, a suggéré une « dérive culturelle qui sape les valeurs traditionnelles » des soins aux personnes âgées. Comme dans de nombreuses sociétés actuelles, ce changement a conduit à un recours croissant aux structures gouvernementales pour venir en aide aux personnes âgées abandonnées. Une solution qui est loin d’être idéale à Antigua-et-Barbuda, qui ne dispose que de peu d’établissements susceptibles d’offrir un accueil digne de ce nom aux anciens délaissés.

 

Journal de Saint-Barth N°1564 du 25/04/2024

Rupture de l'union majoritaire
West indies Regatta
Film festival Caraibe